MARSEILLE
MARSEILLE (PACA) [01.09.17] - Les travaux entrepris par le constructeur immobilier Vinci sur le site d'une ancienne carrière grecque à Marseille sont interrompus en attendant que la ministre de la culture ne s'exprime, a déclaré jeudi le préfet des Bouches-du-Rhône.
"La décision de modifier le périmètre (classé, ndlr) ou pas revient à la ministre et elle communiquera très vite. Nous attendons sa décision avant de reprendre les travaux", a déclaré le préfet des Bouches-du-Rhône Stéphane Bouillon lors d'une réunion d'information en préfecture. Depuis la découverte du site lors de fouilles, de nombreux riverains de la carrière antique, située à deux pas du Vieux-Port, se sont engagés pour sa sauvegarde. Le site est promis à la construction d'une résidence de huit étages pour 109 logements "haut de gamme".
Début août, la ministre Françoise Nyssen a décidé de protéger une partie du site : 650 m² - sur 6 500 m² - qui seront classés Monument historique, et une servitude sera établie pour permettre au public d'y accéder en permanence. Des associations de riverains et des élus réclament la préservation du site entier et environ 150 d'entre eux s'étaient rassemblés devant la préfecture jeudi.
"Les archéologues ont fait leur travail avec un esprit critique indépendant, ils ont choisi ce périmètre (à classer, ndlr) sans aucune intervention de l'Etat, s'ils nous avaient dit de tout garder on l'aurait fait", a ajouté le préfet, assurant qu'il allait rendre compte à la ministre de cette réunion qui a rassemblé des représentants de Vinci, de la mairie, de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), des scientifiques et des riverains.
"On respecte la loi, on a respecté toutes les procédures et on continuera à les respecter", a déclaré Franck Bernardin, directeur régional Méditerranée de Vinci. Jeudi matin, un article de la Provence affirmait que le résultat de forages réalisés par Vinci dès 2002 et faisant état de la présence de carrières sur les lieux n'avait pas été communiqué aux services archéologiques de l'Etat. Lors de la réunion en préfecture, la Drac et la Mairie ont indiqué avoir eu connaissance de ces études à l'époque.
"De nombreuses zones d'ombres subsistent (...) sur les sondages réalisés par Vinci avant l'acquisition du bien, sur l'avenir de la petite partie classée et sur les zonages du ministère correspondant parfaitement et miraculeusement avec le projet immobilier", s'est indigné dans un communiqué Benoît Payan, président du groupe socialiste à la mairie de Marseille, qualifiant la réunion, à laquelle il a assisté, de "mascarade".
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Carrière grecque à Marseille : la décision de modifier le périmètre classé "revient à la ministre"
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Abonnez-vous dès 1 €Une photographie prise à Marseille, montrant la superficie d'une carrière grecque devant être classée monument historique après la mobilisation des résidents locaux - 28 juillet 2017 - Bertrand Langlois / AFP