PARIS [13.05.16] – Les professionnels du marché de l'art critiquent le projet de décret de Ségolène Royal visant à interdire totalement le commerce de l'ivoire sur le territoire français qui pourrait concerner les objets d’art ancien.
Une lettre ouverte conjointement signée par le Syndicat National des Maisons de Ventes Volontaires (SYMEV), le Syndicat National des Antiquaires (SNA), le Syndicat Français des Experts Professionnel en Œuvres d’Art (SFEP), le Syndicat National du Commerce de l’Antiquité, de l’Occasion et des Galerie d’Art (SNCAO-GA) et la Compagnie Nationale des Experts (CNE), a été adressée à Ségolène Royal mercredi 11 mai concernant son projet d’interdire totalement le commerce de l’ivoire sur le territoire français. Ils appellent à une réflexion commune et espèrent qu’une concertation sera engagée avant toute décision.
Tout en précisant d’emblée partager l’objectif de « protéger les éléphants et de combattre le trafic illégal d’ivoire qui menace la survie de cette espèce », les antiquaires, galeristes, experts et commissaires-priseurs français se disent étonnés, perplexes et inquiets face à la mesure de la ministre de l’Ecologie et du Développement Durable. « Nous ne comprenons pas en quoi l’interdiction de vendre ou acheter sur le territoire français une vierge en ivoire du XVIIIe siècle ou une marqueterie Boulle du XVIIe siècle va améliorer le sort des éléphants du XXIe siècle ? » s’interrogent-ils.
En effet, soulignent les auteurs de la lettre, le commerce de l’ivoire est déjà limité aux objets et antiquités datant d'avant juin 1947. Un grand nombre d’objets d’art d’époques antérieures à 1947 contiennent de l’ivoire. Etendre l’interdiction à ces objets « porterait un très mauvais coup au marché français de l’art et des objets anciens » alors même qu’une mission parlementaire réfléchit actuellement à renforcer l’attractivité de la France dans le secteur. Pire, selon les syndicats, l’interdiction pourrait « favoriser l’essor d’un marché parallèle parfaitement opaque ». En citant l’exemple des Etats-Unis, où l’Etat de New York a restreint le commerce de l’ivoire, ils réaffirment qu’une telle interdiction n’endiguera pas le commerce d’ivoire en France mais le déplacera sur le marché noir ou dans les pays où ce marché n’est pas régulé. Il en découlerait alors un manque à gagner pour les professionnels et pour les recettes fiscales de l’Etat.
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Les marchands s’inquiètent de ne plus pouvoir vendre des objets d’art anciens contenant de l’ivoire
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Abonnez-vous dès 1 €Ségolène Royal © Photo Guillaume Paumier - 2007 - Licence CC BY-SA 2.5