Le pont Eiffel de Bayonne ressuscite en Chine sous forme de sculptures

Construit en 1862 dans la ville de Bayonne, le pont Eiffel, nettement moins connu que la Tour Eiffel, était considéré comme une prouesse d’ingénierie, à la fois pour les techniques utilisées et pour son esthétique. Il a longtemps été une attraction touristique de la ville de Bayonne, avant d’être démoli en 2013.

Fan Zhe, le fondateur et le directeur artistique du P’Art, a eu l’idée de réutiliser les poutres en fer du pont pour construire un parc artistique en Chine, commémorant cinquante années de relations diplomatiques entre la France et la Chine. 200 tonnes de fer ont donc été transportées par bateaux en Chine et ont été utilisées par cinquante artistes des deux pays pour créer un parc artistique, le P’Art. « Quand les ruines du pont Eiffel, qui représentent la révolution industrielle, ont été transportées et reconstruites à Shunde, cela était comme la construction d’un pont reliant le passé et le présent », a déclaré Lu Mingjun, l’un des commissaires de l’exposition d’ouverture, d’après French.China.org.cn. L’acte prend toute son importance en Chine où les destructions de reliques culturelles pour les remplacer par des fausses sont fréquentes.

L’artiste Wang Du a imaginé un site de fouilles archéologiques présentant les poutres du pont, transformant ainsi les données spatio-temporelles, pour donner l’impression aux visiteurs de découvrir une œuvre occidentale d’un autre temps en Extrême-Orient. Des sculptures ont aussi été fabriquées avec le fer du pont. Pour fêter l’anniversaire des relations franco-chinoises, l’artiste française Catherine Val et l’artiste chinois Li Ming ont créé deux sculptures, la première représentant Charles de Gaulle et la seconde Mao, qui, placées l’une en face de l’autre, semblent en pleine discussion.

Après deux ans de travail, le P’Art, qui s’étend sur une surface de 200 000 m2, sera prochainement achevé. Le projet a été parrainé par l’Institut français de Chine et la Société chinoise des échanges culturels à l’étranger. Les artistes des deux pays viendront en résidence dans le Guangdong, dans le Sud de la Chine, pour créer des œuvres et unir dans un même lieu les pensées artistiques françaises et chinoises. Les organisateurs espèrent en faire une plateforme de discussions sur l’art contemporain.