PARIS [23.10.14] – La partie recettes du projet de loi de finances pour 2015 (PLF 2015) a été approuvée mardi 21 octobre à l’Assemblée nationale, à une courte majorité : 266 voix pour, 245 contre et 56 abstentions. Parmi les députés PS abstentionnistes se trouve l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, dont l’attitude a été fermement condamnée par Jean-Christophe Cambadélis, numéro 1 du PS.
L’Assemblée nationale a adopté mardi 21 octobre en première lecture à une courte majorité de 266 voix contre 245 la partie recettes du budget de l’État pour 2015. Parmi les 56 députés qui se sont abstenus, se trouvent 39 socialistes, dont les anciens ministres Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, et 14 écologistes, dont Cécile Duflot. La droite et le Front de gauche ont voté contre.
Jean-Christophe Cambadélis a qualifié la forte abstention des frondeurs d’« attitude déplorable » mercredi 22 octobre à l’antenne de RTL. « Il y a quelque chose qui m’a choqué hier. Deux ministres de la République, qui avaient accepté les arbitrages budgétaires au mois de juillet se sont abstenus […] Je trouve que ce n’est pas loyal par rapport à son camp ». Pour le premier secrétaire du Parti socialiste et député de Paris, ce comportement « pose un problème éthique : On ne peut pas à la fois accepter l’arbitrage, le trouver juste [puisqu’ils n’ont pas démissionné à ce moment-là], et, quand on est sorti du gouvernement pour des raisons secondaires, en faire une question de distinction absolue avec la ligne gouvernementale ».
L’ex-ministre de la Culture a rétorqué par média interposé (i>Télé) le jour même : « Je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit. Je dois des comptes à mes électeurs et aux Français ». « Mon éthique à moi, c’est d’être fidèle à mes électeurs, aux valeurs sur lesquelles j’ai été élue. Je pense qu’il y a plus un problème éthique quand on fait campagne sur certains thèmes et que l’on ne respecte pas ses engagements de campagne. » a-t-elle ajouté. « Il y a une part de mauvaise foi dans les propos de Jean-Christophe Cambadélis : quand il parle des arbitrages budgétaires, il parle de la parti dépense [c’est à dire du budget de la culture], pas des recettes votées hier », a affirmé Aurélie Filippetti. Or c’est bien cela qui détermine les grandes lignes de la politique économique selon la député, qui s’estime en cohérence avec la position qu’elle défendait à la fin du mois d’août, lorsqu’elle a décidé de ne pas faire partie du deuxième gouvernement de Manuel Valls.
Après sa démission, Aurélie Filippetti s’était envolée en Californie pour vivre une idylle avec Arnaud Montebourg (conseiller général en Saône-et-Loire et non parlementaire) puis avait fait son retour à l’Assemblée mardi 30 septembre en tant que député. L’élue de Moselle avait alors dit être « heureuse et fière de revenir à l’Assemblée nationale », en assurant : « Je ne fais plus partie du gouvernement mais je fais encore partie de la majorité […] et soutiendrai en tant que député la politique de gauche du gouvernement ». Elle avait qualifié le budget de « nerf de la politique et de la vie parlementaire » et de « grand moment démocratique ». Secrétaire de la commission des finances de l’Assemblée, Aurélie Filippetti avait notamment fait part de son opposition à la suppression de l’ISF, ainsi qu’à l’inclusion des œuvres d’art dans son assiette lors de la séance en hémicycle du 17 octobre.
Le Sénat examinera à son tour cette première partie du PLF 2015 à partir du 20 novembre et le vote final du texte par le Parlement est prévu autour du 20 décembre.
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PLF 2015, l’abstentionniste Aurélie Filippetti répond aux critiques de Jean-Christophe Cambadélis
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Abonnez-vous dès 1 €Aurélie Filippetti - © Photo Didier Plowy/Ministère de la Culture et de la Communication - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0