Le président chinois vilipende les « architectures grotesques »

Au pays des innovations et des expérimentations architecturales les plus insolites, le président Xi Jinping souhaite limiter les « architectures bizarres et grotesques », qu’il qualifie d’« incongruités », comme il l’a déclaré mercredi devant une délégation d’artistes, rapporte l’AFP.

Depuis les années 1990, accompagnant l’explosion de son secteur immobilier et la poussée de son urbanisation, la Chine est le terrain d’expérimentation de nombreux architectes locaux ou étrangers dans une course à l’innovation, ce qui donne parfois lieu à la construction de bâtiments aux formes excentriques. C’est par exemple le cas du nouveau siège de la télévision d’Etat (CCTV) à Pékin conçu par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas et dont la forme lui a valu le surnom de « Grand Pantalon ». Le siège du Quotidien du peuple à Pékin, une tour circulaire coiffée d’une pointe arrondie, évoque de son côté unanimement des organes masculins.
 
De nombreux internautes ont salué les propos et injonctions du président Xi Jinping, mais certains ont, au contraire, souhaité les nuancer : « Mon sentiment, c’est que ce "non" aux architectures bizarres vise davantage les promoteurs que les architectes. Les propriétaires de tours sans égards (pour le paysage urbain) doivent être mis hors d'état de nuire », écrit un utilisateur de Weibo, le pendant chinois du réseau social Twitter. Dans son blog, un autre internaute raisonne : « On nous parle de "grotesque", mais ces projets ont été librement conçus et choisis par les architectes et les promoteurs. Veut-on imposer le même sens de l'esthétique à des millions de personnes? ».