Le cinéma Art déco de Saint-Jean-d’Angély parti en fumée

Sa réhabilitation était un enjeu électoral des dernières municipales. Françoise Mesnard (PS) -élue en 2014 maire de Saint-Jean-d’Angély en Charente-Maritime- avait inscrit à son programme la rénovation de l’ancien cinéma-théâtre l’Eden en un complexe salle de spectacle et cinéma. Tandis que le comité de pilotage était en constitution, une association d’amis de l’Eden était en train de se former pour accompagner ce chantier.

Mais l’édifice est parti en fumée le 3 mai en fin d’après-midi. Si aucune victime humaine n’est à déplorer, le bâtiment a été en grande partie détruit.

Bâti entre 1931 et 1932 en 76 jours par l’architecte André Guillon (architecte local qui s’est spécialisé dans la conception de salles de spectacle et de cinéma entre les deux guerres) le bâtiment était inscrit Monument Historique depuis 1984 pour sa façade Art déco tardive et son bar-dancing habillé de verre coloré. Le reste de l’édifice, transformé en 1983 pour augmenter le nombre de salles de projection, n’était quant à lui pas protégé.

Les deux bas-reliefs, représentant la « science cinématographique » et l’art sont les seuls rescapés de la façade qui s’est effondrée un peu plus d’une heure après le début de l’incendie. « Nous essayons aujourd’hui de les desceller de la manière la plus appropriée », explique Agathe Armengaud-Rullaud, élue culturelle de la Ville.

« Nous allons lancer une souscription pour rebâtir l’édifice », précise-t-elle. « Nous nous battrons pour que la façade et le bar soient reconstruits à l’identique », explique Christian Queyroix, futur président de l’association des Amis de l’Eden. Propriété de la Ville qui l’a racheté en 2001 à son propriétaire et gérant parti à la retraite, l’édifice avait fermé au public en 2004 pour des raisons de sécurité.

Abandonné depuis lors, le bâtiment (toujours pourvu de ses fauteuils), était fréquemment « visité par des jeunes » aux dires de nombreux Angériens. L’enquête est en cours pour déterminer l’origine de l’incendie.