Aurélie Filippetti défavorable au prêt à la Chine de La Liberté guidant le peuple de Delacroix

Jeudi 12 décembre 2013, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a exprimé son désaccord concernant l’envoi en Chine de La Liberté guidant le peuple, grande toile d’Eugène Delacroix peinte en 1830. Devenue le symbole de la République française, alors qu’elle célèbre la prise de l’hôtel de ville de Paris, le 28 juillet 1830, ayant conduit à l’établissement de la monarchie constitutionnelle de Louis Philippe, l’œuvre est pressentie, par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, pour faire le voyage jusqu’en Chine le temps d’une exposition dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine. Le Général De Gaulle avait en effet été le premier chef d’Etat à reconnaître le nouvel Etat chinois, le 27 janvier 1964.

« Aujourd’hui, l’avis des conservateurs est très net : cette toile ne doit plus bouger » a déclaré la ministre sur France Inter, évoquant la fragilité de l’œuvre établie depuis 1958 par les conservateurs du Musée du Louvre. Cela ne l’a pas empêché de partir aux Etats-Unis en 1974, à Detroit puis à New York, et même au Japon en 1999. En 2004, Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture, l’a autorisé à partir trois mois à Strasbourg, et enfin durant toute l’année 2013, l’œuvre a constitué le très médiatique emblème du nouveau Louvre-Lens. Souffrant de faiblesses structurelles liées à son très grand format d’après les conservateurs du Musée du Louvre, ayant subi une dégradation lors de son voyage aux Etats-Unis, et ayant été victime d’un acte de vandalisme au Louvre-Lens, le tableau serait mis à nouveau « en danger par un voyage extrêmement long et compliqué » selon Aurélie Filippetti.

Si la position de la ministre se veut ferme, ce sera néanmoins au président de la République François Hollande de trancher dans les prochains jours. Malgré l’opposition du Musée du Louvre, Jacques Chirac alors président de la République avait imposé le prêt de l’œuvre au Japon en 1999.