AMIENS [04.10.13]- La sépulture de Jules Verne, mal entretenue pendant des décennies au Cimetière de la Madeleine, a entamé une restauration très attendue après un accord entre la Ville d’Amiens et l’héritier de l’écrivain.
La restauration de la tombe de Jules Verne a débuté le 27 septembre au Cimetière de la Madeleine à Amiens. « Des échafaudages ont été posés autour de la sépulture et un premier nettoyage a été effectué », déclare Jean Chédru, responsable du service patrimoine immobilier d’Amiens Métropole.
Réalisé en 1907 par le sculpteur local Albert Roze, deux ans après la mort de Jules Verne, amiénois par alliance, le monument représente l’écrivain soulevant sa pierre tombale. Vers l’immortalité et l’éternelle jeunesse, indique l’épitaphe à côté d’une tête moulée sur le masque mortuaire d’un Jules Verne de 77 ans et un corps prenant modèle sur celui d’un jeune homme de 23 ans. Depuis quelques années, le monument en marbre de Carrare a été envahi par la végétation. La conséquence des arbres surplombant la sculpture qui favorisent l’humidité et d’un entretien inadapté durant des décennies. « La tombe a longtemps été lavée au karcher », témoigne Raymonde Gillmann, présidente de l’association des amis de la Madeleine qui prend soin du cimetière depuis 1985. La projection d’eau à forte pression sur la pierre a contribué à en supprimer le calcin, son protecteur naturel, et à favoriser le développement de micro-organismes. Elle a en outre provoqué des fissures.
« On a reçu beaucoup de courriers dénonçant l’état de cette tombe », explique Xavier Bailly directeur du patrimoine d’Amiens Métropole. « Mais même s’il s’agit d’une tombe très visitée, la Ville n’était jusqu’alors pas habilitée à l’entretenir. » Le droit funéraire, qui interdit aux communes de réglementer l’esthétique des cimetières, ne les autorise pas à intervenir sur des concessions -bien souvent perpétuelles- appartenant à des particuliers. Ce soin revient aux héritiers du défunt qui mandatent parfois des prestataires peu soucieux de la conservation du patrimoine funéraire pour assurer le nettoyage des tombes. Une convention exceptionnelle a été signée en novembre 2012 entre la municipalité et Jean Verne, arrière-petit-fils de l’auteur de Vingt mille lieues sous les mers, pour que la restauration de cette œuvre ait lieu, grâce à un financement de 12 000 euros de la Ville. Auxquels s’ajoutent une subvention de 6 000 euros émanant de La Direction Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) de Picardie, la tombe étant classée Monument Historique depuis 1995.
Nettoyage de surface, pulvérisation d’un biocide à spectre large pour chasser les micro-organismes, réfaction des joints avec mortier conforme, rebouchage des trous… seront réalisés par les restauratrices Sabine Cherki et Christine Bazireau durant six à huit semaines de chantier en fonction des intempéries. Une fois la restauration achevée, le monument se verra recouvert d’une housse en textile microporeux pour le protéger de l’action destructrice des arbres. Un procédé souvent utilisé dans les parcs de châteaux. « On ne peut pas tailler et élaguer les ifs, le cimetière -particulièrement boisé - étant inscrit au titre des sites depuis 1947 », explique Jean Chédru. « On coupera par contre les racines qui viennent lécher les pieds du défunt », précise-t-il.
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La restauration de la tombe de Jules Verne a commencé
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