Un Michel-Ange offert au Louvre ?

Un peu plus d’un an après l’offre d’un collectionneur canadien, Peter Silverman, le Musée du Louvre vient d’accepter un Christ en croix de 44 centimètres de hauteur, qui pourrait avoir été sculpté d’une seule pièce par Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni, dit Michel-Ange (1475-1564).

Vraisemblablement en bois de tilleul, l’objet a été identifié comme étant un crucifix de dévotion privée réalisé par un « artiste florentin de grand talent autour de 1500 », comme l’a rapporté Marc Bormand, conservateur en chef du département des sculptures du Musée du Louvre. Et d’ajouter : « Ma conviction est qu’il est impossible de trancher de façon certaine. Michel-Ange est une possibilité mais il y en a d’autres ».

L’œuvre a été l’objet de divers tests au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), avant que le Louvre ne l’accueille dans ses collections (identification du bois, analyse de la polychromie sous-jacente, étude des techniques de réalisation). Cinq experts se sont également prononcés après avoir passé l’objet au peigne fin : « La grande qualité de la réalisation, la ressemblance étudiée du corps démontrant une connaissance de la musculature humaine et de l’anatomie et des mises en relation avec d’autres œuvres de l’artiste, font dire à certains qu’il s’agirait d’une oeuvre de jeunesse de Michel-Ange », a déclaré le musée, tandis que « d’autres y voient une moindre habileté dans le traitement (…) peu compatible avec la vision idéale du corps qu’avait Michel-Ange ».

Collectionneur d’art depuis 40 ans, Peter Silverman quant à lui croit en l’attribution à Michel-Ange, autant qu’il défend sa Belle Princesse comme étant de la main de Léonard De Vinci.

Quoi qu’il en soit, l’objet doit rejoindre la Galerie Michel-Ange, qui présente les sculptures de la Renaissance italienne, une fois qu’il aura bénéficié d’un travail superficiel de restauration. Le cartel indiquera : « Artiste florentin autour de 1500, Michel-Ange ? ».