BERLIN (ALLEMAGNE) [17.06.13] - Un réseau de faussaires aurait écoulé en Allemagne plus de 400 œuvres d’avant-garde russe pour une valeur de plusieurs millions d’euros.
Depuis l’affaire Beltracchi, un certain fatalisme semble s’être emparé de la presse allemande au sujet des réseaux de faussaires. « Il n’y a que de mauvais faux ; les bons faux sont accrochés incognito dans les musées », déclare ainsi le quotidien allemand Die Welt. Avant d’ajouter : « le président du bureau de police criminelle fédérale, Jörg Ziercke évoque « un coup majeur porté à la scène internationale des faussaires » avec cette nouvelle affaire. Mais beaucoup d’arrestations de ces réseaux provoquent des déclarations d’indignation fracassantes. Alors qu’au final, cela se termine avec une courte dépêche révélant la condamnation des faussaires à une peine modérée au regard des méfaits accomplis ».
Cette fois, l’affaire concerne un réseau d’œuvres contrefaites de l’avant-garde russe : Kandinsky, Jawlensky, Malevitch, Natalia Gontcharova, entre autres. Plusieurs Länder allemands sont concernés, avec des ramifications à l’étranger, déclare le magazine Monopol. Des perquisitions de grande ampleur ont eu lieu mercredi 12 et jeudi 13 juin dans six villes d’Allemagne, à Wiesbaden, Mayence, Stuttgart, Munich, Hambourg et Cologne, ainsi qu’en Israël et en Suisse. Au total 28 appartements, réserves et galeries ont été perquisitionnés, et plus de 1000 pièces à conviction saisies, prouvant notamment des falsifications sur la provenance des œuvres.
Le réseau de faussaires aurait écoulé depuis 2005 plus de 400 tableaux pour plusieurs millions d’euros. Rien que l’an dernier, deux millions d’euros d’œuvres auraient été vendues en Allemagne et en Espagne.
Au regard des premiers éléments de l’enquête, les personnes dupées seraient principalement des collectionneurs privés. Deux des six suspects ont été arrêtés et sont en garde-à-vue. Quatre autres suspects russes et israéliens seraient actuellement recherchés.
Le magazine ARTnews avait révélé en 2009, après une enquête de six mois, que plus de la moitié des œuvres de l’avant-garde russe sur le marché étaient des faux. Une exposition de l’artiste Alexandra Exter au Château de Tours avait abruptement fermé ses portes en mars 2009, lorsqu’un expert avait affirmé que 190 des 192 œuvres exposées étaient des contrefaçons. Le nombre de faux avait augmenté de façon exponentielle au milieu des années 1990, en raison d’une demande croissante de la part de nouveaux collectionneurs russes.
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Un nouveau réseau de faussaires démantelé en Allemagne
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Abonnez-vous dès 1 €Aleksandra Aleksandrovna Ekster (1882-1949) - Costume Kifared (1916) - Photo Shakko - 2013