La disparition de Zao Wou-Ki

Les avocats de la famille de Zao Wou-Ki ont annoncé hier, le décès du peintre franco-chinois en Suisse. L’artiste était frappé par la maladie d’Alzheimer depuis plusieurs années.

Zao Wou-Ki appartient à cette génération de peintres chinois qui ont fui la révolution maoïste après la guerre. Né en 1921 dans une famille fortunée et cultivée, il suit pendant 6 ans des études de beaux-arts avant de s’installer en France en 1948.

Grâce de nombreuses rencontres, Henri Michaud dont il va illustrer certains de ses ouvrages, Hans Hartung ou Pierre Soulages, il s’intègre très vite dans le milieu artistique de son époque et devient l’un des acteurs du vaste mouvement de l’abstraction lyrique animé par Georges Mathieu, lui aussi récemment disparu.

Très imprégné de la tradition calligraphique chinoise Zao Wou-Ki ouvre sa propre voie dans un mouvement pictural qui repose beaucoup sur la personnalité intime de l’artiste. Il peint sur des huiles sur toile et plus tard à l’encre de Chine ou l’aquarelle, des paysages intérieurs tout en sobriété, subtilités et arabesques.

Naturalisé Français dès 1964, Zao Wou-Ki a obtenu de nombreuses récompenses et distinctions, notamment le Praemium Imperiale en 1994. Ses tableaux dépassaient couramment plusieurs millions d’euros en vente publique.

Il était au cœur d’une bataille judiciaire qui opposait son fils et sa seconde épouse Françoise Marquet avec qui il s'était installé en Suisse en 2011.