PARIS [05.10.12] – Un symbole, la Seine, des artistes du Grand Paris, une mise en valeur de l’architecture contemporaine : pour Nuit Blanche 2012, Laurent Le Bon (directeur artistique de l’évènement) rend hommage au « cosmopolitisme parisien ». Sans parcours prédéfini, ni ligne directrice artistique, cette 11e édition est uniquement guidée par le chemin ondulé du fleuve emblématique de Paris, de la colline Chaillot à Ivry-sur-Seine.
Laurent Le Bon a donc décidé de braquer les projecteurs sur la création parisienne à travers un programme très riche et volontairement pluridisciplinaire. Dans la ligne de mire du concept même de la Nuit Blanche, réservé à l’art contemporain, le directeur de Pompidou-Metz ouvre cette année au public 11 belvédères de l’architecture contemporaine et multiplie ainsi les points de vue sur la Seine. C’est l’occasion de découvrir en nocturne le panorama du 24e étage de l’université Pierre et Marie Curie (à 70 mètres de hauteur), celui de la BNF (à 68,5 mètres de hauteur) ou encore la vue de la Tour Morland à hauteur de 46 mètres.
Comme chaque année, la Nuit Blanche part à la découverte du patrimoine. Cette année, il s’agit du patrimoine récent à proximité des berges de Seine. Le Palais d’IÉNA (siège du conseil économique, social et environnemental) est ouvert pour la nuit. Le public peut aussi découvrir les œuvres d’art contemporain issues de la collection de l’Assemblée Nationale et visiter le Palais Bourbon au passage.
Durant cette promenade nocturne le long des bords de Seine (piétonnisés pour l’occasion), les visiteurs peuvent remarquer plusieurs groupes d’une cinquantaine d’agents de la ville, dansant le long du fleuve. Leur chorégraphie n’est autre que l’œuvre de Julie Desprairies, commandée pour l’occasion par Laurent Le Bon dans le cadre des projets nomades de la Nuit Blanche. Si ces danseurs d’un soir transcrivent avec leur corps leur perception de l’architecture, c’est également le cas de l’installation pyrotechnique du Groupe F qui navigue sur le fleuve, sublimant le paysage au passage.
À l’approche du Pont-Neuf les promeneurs pourront lire la phrase « Un soleil dans la nuit » sur le toit de la Samaritaine. Œuvre conceptuelle et poétique, ce néon de 25 mètres est l’œuvre du plasticien Laurent Grasso, poursuivant sa réflexion sur les temporalité multiple.
Nouveauté cette année : la Nuit des Savoirs ; des conférences/performances programmées le long du parcours pour ponctuer l’expérience artistique de réflexions aussi variées que les thématiques caractéristiques des films de Woody Allen (entretiens à la Galerie de paléontologie du Musée National d’Histoire Naturelle), la sociologie de l’art contemporain et de la performance (table ronde à la Fondation d’entreprise Ricard) ou encore l’année 1979 (installations diverses et performances à l’Université Paris Diderot et Betonsalon, centre d'art et de recherche).
Le Palais de Tokyo présente une performance d’Orlan. Des mots sont projetés sur les rives de la Seine, et commentés en direct par Orlan sur France Culture dans les locaux du palais. Il accueille également les Guignols de l’info, avec un JT inédit en live, les ateliers de fabrication des marionnettes installés au cœur du musée et un studio de photo pour immortaliser la rencontre des visiteurs avec les marionnettes les plus connues de France.
The Clock de Christian Marclay sera un des temps forts de la nuit. Cette horloge cinématographique indiquera l’heure en temps réel à travers des milliers d’extraits de films et séries célèbres (plans d’horloges, de réveils, d’alarmes, de montres, et des scènes d’actions ou des dialogues). L’œuvre sera présentée dans son intégralité à partir du samedi 18h au Théâtre national de Chaillot.
Laurent Le Bon n’a pas hésité à accueillir des projets associés, donnant ainsi une égale importance à l’œuvre d’association, d’amateurs et d’artistes établis. Du scénario lumineux de la Tour Montparnasse aux concerts dans le noir (Conservatoire Frédéric Chopin) en passant par le château Ouvrier de Pernety sublimé par les habitants du quartier en collaboration avec l’artiste Sinono, ces projets « off » étendent la Nuit dans les autres quartiers de Paris.
Créée à Paris, la Nuit Blanche a depuis été reprise par beaucoup d’autres villes, françaises, européennes et internationales. Dans le cadre de Nuit Blanche Europe (créée en 2006), Paris accueille une installation de l’artiste allemand Markus Hansen, qui investit le hall du Palais de la découverte de quelques 3000 paires de chaussures, triées et disposées selon leur couleur dans un magnifique dégradé de blanc et noir. Amiens propose cette année le projet « Voir Lactée », une série de concerts de musiques actuelles organisés dans les villes nationales participantes, en présentant par exemple à Paris, un concert du Chapelier Fou à la Gare d’Austerlitz ou encore la Fanfare Couche Tard à Amiens. Pour cette dernière, la Nuit Blanche est l’occasion de se jumeler avec la ville britannique Brighton, et de présenter un double évènement sous les thèmes du futur et de l’utopie.
Aujourd’hui, Nuit Blanche est un évènement international qui regroupe une vingtaine de ville à travers le monde : Montréal, Oran, Riga ou Kyoto. En 2012, deux nouvelles villes, Belo Horizonte et Ottawa, ce sont joints à l’aventure.
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Les 10 ans de la Nuit Blanche 2012
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