PARIS [24.08.12] - Le peintre scénographe André Beaurepaire est décédé mardi 21 août, à l’âge de 88 ans. Sa longue carrière est marqueé par ses collaboration avec les grands noms du théâtre français, dont Jean Cocteau.
Né en 1924, André Beaurepaire s’est éteint mardi 21 août, à 88 ans. Son décès a été confirmé par son compagnon Raphaël Rémiatte à l’AFP. André Beaurepaire est avant tout un dessinateur. Alors qu’il illustre à 20 ans son premier ouvrage Sagesse de Verlaine aux éditions de la Nouvelle-France, il décide d’aller à la rencontre de Christian Bérard, peintre, illustrateur et scénographe qu’il admire. Rencontre décisive dans la carrière de l’artiste, puisque celui-ci lui présentera Jean Cocteau et lui propose de collaborer à l’exposition « Le Théâtre de la Mode », sur le renouveau de la haute couture après la guerre. Beaupaire côtoie alors les grands noms du théâtre et de grands couturiers comme Lanvin, Hermès et Nina Ricci entre autres. L’exposition, qui rencontre un succès phénoménal, fait une tournée européenne avant de traverser l’Atlantique, vers New York et San Francisco.
Entre 1945 et 1946, Jean Cocteau demande à Beaurepaire d’imaginer les décors et costumes du film « La princesse de Clèves » et de la pièce « Renaud et Armide », jouée par Jean Marais et des comédiens de la Comédie française. En 1946 il collabore pour la première fois avec les Ballets des Champs-Élysées en imaginant les décors et costumes de « Concert de Danses », Mozartiana de Tchaïkovsky, et illustre le premier recueil de poésie d’Oliver Larronde.
Tout au long de sa carrière, Beaurepaire participera à la scénographie de près de 40 pièces, ballets et expositions, dans les lieux de prestige, comme le Metropolitan Opera House de New York, l’Opéra de Paris, la Scala de Milan, le Théâtre Royal de l’Opéra du Caire ou encore l'Opéra d'Amsterdam.
Parallèlement à sa carrière de scénographe, Beaurepaire poursuit son travail en arts visuels. Entre univers médiéval et architecture fantastique, il crée des encre de chine savamment composées, où règne chaos et mystère, probablement inspirées des gravures de Piranèse.
À partir des années 1970, il commence à introduire de la couleur et des personnages dans ses œuvres et passe au pastel, puis plus tard à la peinture. Beaucoup plus aériennes et moins tourmentées, ses œuvres n’en sont pas moins énigmatiques et fantasmagoriques. Avec la couleur, les thèmes varient. Il commence alors des portraits, des natures mortes, et peints ses premières abstractions. Sa réalisation la plus importante reste ses grandes tours infinies que Jean-Marie Dunoyer qualifiait de « tour de Babel » dans Le Monde. Cette « architecture visionnaire sans fin » dont « seuls les bords de la toile stoppent sa croissance, sa poussée verticale ».
Il a participé en tout à une quarantaine d’expositions personnelles et collectives, en France majoritairement, et au États-Unis. Il est fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2005.
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Le peintre scénographe André Beaurepaire est décédé à l’âge de 88 ans
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Abonnez-vous dès 1 €André Beaupaire - Esquisse pour une scénographie Princesse de Clèves (1945) - Projet film Cocteau, finalement réalisé par Jean Delannoy - source www.andrebeaupaire.com