Tombouctou et le Tombeau des Askia s’ajoutent à la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Comité du patrimoine mondial, réuni à Saint-Pétersbourg du 24 juin au 6 juillet, a placé Tombouctou et le Tombeau des Askia de Gao sur la Liste du patrimoine mondial en péril jeudi. Une demande avait été formulée par le gouvernement malien et le Comité international du Bouclier bleu en mai dernier. La décision du Comité permet de lancer une alerte à la communauté internationale face aux menaces que pose le conflit armé pour les deux sites maliens.

Le coup d’état du 22 mars dernier, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, avait accéléré le bouleversement déjà en cours dans les régions et villes administratives du nord du Mali (Tombouctou, Gao et Kidal). Les villes sont tombées aux mains de groupes armés islamistes fin mars/début avril. Le gouvernement transitoire mis en place le 6 avril n’a toujours pas réussi à rétablir l’autorité dans le nord du pays. Les groupes armés ont déjà détruit plusieurs monuments et profané un mausolée à Tombouctou, précise l’AFP. Le Comité appelle donc l’union africaine et la communauté internationale à faire « tout leur possible pour aider à protéger Tombouctou et le Tombeau des Askia ».

Tombouctou abrite plusieurs milliers de manuscrits (certains datent de l’ère pré-islamique), trois mosquées (qui ont joué un rôle important de diffusion de l’islam en Afrique) ainsi que 16 mausolées, qui témoignent de son âge d’or au XVe siècle. La ville, fondée entre le XIe et le XVIIe siècle, a été classée au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1988. Le tombeau des Askia de Gao regroupe une tombe pyramidale, deux mosquées à toit plat, un cimetière et un espace d’assemblée en plein air. Il a été édifié en 1495, lorsque Gao devint la capitale de l’Empire songhaï, qui dominait alors le Sahel de l’Afrique de l’Ouest.

Le Comité a demandé aux pays voisins du Mali de « mettre tout en oeuvre pour prévenir le trafic d'objets culturels en provenance de ces sites ».

La Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO s’étend aujourd’hui à 34 sites, dont le port de Liverpool menacé par un projet de construction, ou encore la vallée de Bamiyan depuis 2003, après la destruction entre autres, des statues géantes de bouddha par les talibans.