ROME (ITALIE) [14.05.12] – Alors que la menace de mise sous tutelle planait depuis la mi-avril 2012, le ministère de la Culture italien a finalement pris en charge directement, le 10 mai, l’administration du musée d’art contemporain du XXIe siècle (MAXXI).
Le MAXXI a été inauguré il y a seulement deux ans mais la crise d’austérité a frappé de plein fouet l’institution romaine. Ses subventions accordées par l’Etat ont été réduites d’abord de 43% de 2010 à 2011, puis de 33% de 2011 à 2012 ; soit un budget réduit de 76% en deux ans. Et selon ArtReview, il manque 800 000 euros dans les comptes de 2011 du MAXXI. Emilia De Biasi, membre de la commission pour la culture au parti démocrate (gauche) se lamente : « Avec 2 millions d’euros par an, le MAXXI est le musée national le moins financé au monde ».
Le 9 mai 2012, le président du musée, Pio Baldi, et son adjoint ont démissionné ; le lendemain, le ministère de la Culture a pris le relais pour tenter de redresser l’institution. Antonia Pasqua Recchia, architecte et secrétaire générale du ministère, a été nommée administratrice extraordinaire du musée avec pour missions d’assainir les finances et de trouver des partenaires privés. « Je ferai tout mon possible afin que le MAXXI puisse maintenir sa programmation et sa position au niveau international » a-t-elle déclaré. Quant à Pio Baldi, il « souhaite de tout cœur au MAXXI et à sa nouvelle directrice le meilleur succès possible ».
Les responsables politiques déplorent de toutes parts « l’état d’abandon dans lequel se retrouve la culture publique italienne » (Giulia Rodano, IDV, gauche). Mais le gouvernement, qui se targue de détenir en son pays la moitié du patrimoine culturel mondial, n’accorde que 0,21% de son budget global au secteur de la Culture. Et alors que le directeur du musée d’art contemporain de Casoria a décidé de brûler ses œuvres en signe de protestation, l’Association des Musée d’Art Contemporain Italiens (AMACI) a adressé une lettre au président Giorgio Napolitano. L’AMACI y dénonce la situation « toujours plus difficile et précaire des musées et centres d’art contemporain » et est « convaincue que la recherche et la culture ne doivent pas être considérées comme un poids pour les caisses de l’Etat, mais comme un levier de croissance ».
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Après le départ de son président, le MAXXI de Rome est mis sous tutelle
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