AL-HIJR (ARABIE SAOUDITE) [12.10.12] - Riyad consent progressivement à ouvrir l’accès de ses sites antiques aux visiteurs. Parmi ceux-ci, la cité nabatéenne d’Hegra, située à 400 km au nord de Médine, également nommée « al-Hijr » par l’UNESCO ou « Madain Saleh ».
Après la cité jordanienne de Petra, le site d’Hegra est la seconde cité nabatéenne la mieux conservée. Un témoignage exhaustif de la civilisation nabatéenne – notamment entre les IIIe et IIe siècles av. J. -C. - pourrait se dégager par l’étude de ces deux seuls sites. Nomades errant de part et d’autre de la péninsule arabique dans l’antiquité, les nabatéens sont connus pour avoir tenu les rênes du commerce de l’encens et des épices, sur les routes terrestres reliant l’océan indien à la mer rouge et à la méditerranée.
A l’instar de Petra, la cité nabatéenne d’Hegra dispose d’un important réseau d’irrigation pour les terres agricoles alentours, constitué d’aqueducs et de puits. Preuve de la maitrise des techniques hydrauliques des nabatéens.
Creusée dans la roche, la cité antique qui s’étale sur une surface de plus de 13 km2 – forte de ses 138 tombes rupestres monumentales – n’en finit pas de ravir les yeux des visiteurs.
Pourtant, il y a peu encore, la cité antique ne pouvait être « visitée » en raison de la réticence de la monarchie islamique à la venue de touristes, archéologues et scientifiques désireux de « saisir » les civilisations antérieures au prophète Mahomet. A majorité sunnite, la ligne politico-religieuse du royaume est stricte : « Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète ». En clair, rien de ce qui précède 622 ne mérite qu’on s’y attarde.
En revanche, quelques chiffres attestent d’avancées notables en matière d’ouverture – bien qu’au compte-goutte - de ces sites préislamiques aux visiteurs. La cité d’Hegra aurait accueilli pas moins de 40 000 saoudiens et touristes étrangers pour la seule année 2011 et pourrait voir ce chiffre doubler dans les années à venir. Pour ce faire, quelques concessions sont progressivement accordées : l’assouplissement des conditions d’accès au site ainsi que la délivrance d’autorisations de visites sur place. Et non plus seulement dans la capitale saoudienne.
Preuve supplémentaire de la « bonne » volonté des autorités saoudiennes : la construction à venir d’infrastructures hôtelières, ainsi que de deux musées associés au pèlerinage à La Mecque.
Enfin, des fouilles – visant notamment à mieux comprendre la civilisation nabatéenne - sont en cours dans la ville d’al-Alaa située à 22 km au sud d’Al-Hijr. Son ouverture au public devrait intervenir dans la foulée. (Avec l'AFP)
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Riyad desserre l’étau sur ses vestiges préislamiques
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