Restauration du maître-autel de la cathédrale de Séville

Les techniciens ont débuté un processus de restauration exhaustive du retable de la cathédrale de Séville, sur lequel la dernière intervention date de 1979-1982. Les travaux consistent en un nettoyage complet des sculptures dont la poussière n’a pas été époussetée depuis 1994. Par la suite, les restaurateurs s’appliqueront au traitement du bois : stabiliser la structure et rénover la polychromie et l’or. Juan Aguilar, de la société en charge du chantier, précise que le retable se trouve dans un bon état de conservation.

Régulièrement entretenu (toutes les trois ou quatre décennies), le retable a pourtant subi divers dommages physiques : la superposition des couches polychromes à la détrempe et à l’huile en surface affaiblit l’adhérence de ces couches ; le vieillissement naturel du bois augmente les risques de détachement de la structure. L’architecte Fernando Guerra souhaite qu’à la fin des restaurations, un programme de maintenance permanente soit établi pour qu’à l’avenir, les actions de restauration puissent être de moindre envergure.

Le coût des travaux, qui s’élève à 1,6 million d’euros, est entièrement couvert par les ressources propres de la cathédrale de Séville dont le budget total est de 10 millions d’euros (95 % provenant des donations des touristes). Une équipe multidisciplinaire de 50 spécialistes a été réunie pour l’occasion. Restaurateurs, historiens d’art, chimistes, biologistes, ingénieurs, photographes, illustrateurs et menuisiers vont se côtoyer durant les prochains 28 mois pour ressusciter la splendeur de ce chef-d’œuvre de l’époque gothique.

Pierre Dancart est un artiste flamand qui s’est établi en Espagne dans les années 1470. Il débute la réalisation du retable de la cathédrale Santa María de la Sede en 1482. Le maître-autel est achevé plus de 80 ans plus tard, en 1564 ; Pierre Dancart n’y a travaillé « que » 10 ans. Haut de 27,8 mètres sur 20,1, ce chef-d’œuvre colossal est le plus grand retable au monde. Les 45 panneaux présentent autant de scènes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie, ainsi que des scènes évoquant les saints dans la prédelle.

Les restaurateurs vont également profiter de l’échafaudage de 30 mètres de haut mis en place pour le chantier du retable pour restaurer deux fenêtres et la coupole surplombante. À partir de début avril, d’autres travaux commenceront à l’extérieur de la cathédrale cette fois, pour nettoyer la façade du patio de los Naranjos, construit lors de la domination musulmane. Ce dernier chantier coûtera 1,5 million d’euros.