Cinquième invité du Mamo, après Xavier Veilhan, Daniel Buren, Dan Graham et Felice Varini, Jean-Pierre Raynaud précise immédiatement : « Je ne me sens pas en concurrence avec d’autres artistes.
Je suis invité par Le Corbusier, je ne veux pas être un envahisseur. » Puis l’artiste ajoute, portant son regard au-delà des hauts parapets de la terrasse : « Le vrai, ici, c’est le ciel ; nous sommes à 60 m de hauteur, c’est rare de dialoguer avec le ciel. » L’artiste a voulu un seul geste, une seule œuvre en extérieur. Envahisseur, il l’est en effet plus que discrètement, tant son unique présence sur la terrasse de la Cité radieuse échappe aux regards tournés vers l’au-delà, vers le ciel. Une flèche noire – de 17 m tout de même – posée au ras du sol oriente sa pointe vers le centre d’art – un ancien gymnase – situé au centre de la terrasse. « Cette flèche dit : c’est ici mon trésor », poursuit l’artiste. Quand on franchit la porte du Mamo, le trésor réunissant des pièces historiques choisies par Jean-Pierre Raynaud apparaît en toute rectitude. Six Autoportraits blancs alignés les uns derrière les autres occupent l’espace central. Trois cuves occupent la partie sud, tandis que six rangées de quinze containers en aluminium remplis des débris de la maison de l’artiste sont disposées de l’autre côté des Autoportraits. Au fond, sur le mur, trois grands Sens interdits ferment la marche. « Je n’ai pas peur quand c’est trop simple, comme blotti dans l’architecture. Être ambitieux et modeste », poursuit l’artiste, visiblement heureux de l’aventure. La Maison de Jean-Pierre Raynaud, un film de Michelle Porte (31min, 1993), complète ce rigoureux accrochage.
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Raynaud dialogue avec le ciel
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Abonnez-vous dès 1 €Jean-Pierre Raynaud, Flèche, 2009, installation sur le toit de la Cité radieuse, Marseille, © Photo Céderic Alliot
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Raynaud dialogue avec le ciel