Rambouillet ressuscité

L'ŒIL

Le 1 septembre 2004 - 176 mots

Le must de l’exposition du musée Crozatier, assurément, c’est la réunion autour de la célèbre Amalthée (ill. 5 et 6) des éléments du décor que Julien conçut pour la laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet. Véritable temple rousseauiste, avec célébration obligée des plaisirs de la campagne et du sein maternel, l’édifice fut inauguré au printemps 1787 et comprenait un vestibule circulaire équipé d’un service de porcelaine à l’antique et de meubles de Jacob. La salle suivante menait au coup de théâtre de l’apparition d’Amalthée au milieu de blocs de pierres antédiluviens. Elle était ornée de cinq médaillons et de deux grands reliefs qui viennent d’entrer au Louvre sous l’effet d’une dation dont il faut se féliciter (ill. 4). Car c’est l’un des grands moments de la carrière de Julien. Les contemporains le comprirent vite. De sorte que Jollain, premier maître de Girodet, fit enlever Amalthée en 1797 et Denon transporter le reste à la Malmaison en 1803. Il sont pour la première fois réunis depuis l’époque où la reine de France jouait les bergères... sur un volcan.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°561 du 1 septembre 2004, avec le titre suivant : Rambouillet ressuscité

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