Lille (59)

Performance ! La danse et la musique en avant-scène

Tripostal - Jusqu’au 14 janvier 2018

Par Céline Garcia-Carré · L'ŒIL

Le 26 octobre 2017 - 371 mots

La danse et la musique : l’importance de ces deux disciplines artistiques dans la performance, de 1967 à nos jours, est manifeste à travers la cinquantaine d’œuvres délocalisées au Tripostal de Lille, à l’occasion des 40 ans du Centre Pompidou.

Ce choix, voulu par Marcella Lista, conservatrice du Musée national d’art moderne de Paris, commissaire aux côtés de Bernard Blistène, son directeur, reflète bien la forte perméabilité historique de la performance aux champs de la danse et de la musique. Preuve en est la forte proportion d’œuvres datant des années 1970-1980. La captation du solo chorégraphique de Trisha Brown, Watermotor (1978), par Babette Mangolte, rappelle l’influence de la postmodern dance chez de nombreux plasticiens, dont Richard Serra, qui, en 1960, s’intéresse davantage au champ de la chorégraphie qu’à celui des arts visuels. « Ce type d’observation se retrouve à propos de la musique, une décennie plus tard, chez Mike Kelley à Los Angeles ou Christian Marclay à New York, qui troque sa formation de plasticien contre l’immersion dans la scène punk-rock et ses débuts comme performer de sampling », explique Marcella Lista. À côté des objets utilisés par Mike Kelley pour sonoriser ses performances Poetry in Motion (1977) et Tube music (1979), la performance politique de Christian Marclay, Graffiti Composition (1996-2010), est restituée sous forme d’installation qui présente une sélection des partitions, à l’origine vierges, collées par l’artiste sur les murs de Berlin en 1996, qu’il récupérera annotées par des passants anonymes pour en faire une composition de cent cinquante pages. Bien que certaines performances live soient activées tout au long de l’exposition, comme Tell Me (1973), de Guy de Cointet, et Lyrics (2005-2007), de Saâdane Afif, ce sont surtout les traces et objets de performances qui sont exposés. À quelques rues du Tripostal, la gare Saint-Sauveur célèbre elle aussi ce quarantième anniversaire, avec l’exposition « Jeux, rituels & récréations » (jusqu’au 5 novembre) présentant des créations vidéo sur la thématique du jeu. Dans le beau volume du lieu plongé dans la pénombre scintillent une trentaine d’œuvres d’artistes contemporains tels que Francis Alÿs, Neil Beloufa, Claudia Trozzi, Raphaël Zarka ou encore Marwa Arsanios, projetées sur des écrans de différentes hauteurs, créant des rapports d’échelle et de plan qui démultiplient l’effet captivant de l’image en mouvement.

 

« Performance ! », Tripostal, avenue Willy-Brandt, Lille (59), et « Jeux, rituels & récréations »,
gare Saint Sauveur, boulevard Jean-Baptiste-Lebas, Lille (59), www.garesaintsauveur.com

 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Performance ! La danse et la musique en avant-scène

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