Conférence

Un colloque à l’Unesco sur la circulation des biens culturels et du patrimoine commun

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 14 juin 2018 - 365 mots

Le débat n’est pas récent, en 1978 déjà, le directeur général de l’Unesco, Amadou-Mahtar M’Bow, lançait un appel : « pour le retour, à ceux qui l’ont créé, d’un patrimoine culturel irremplaçable ». Il fondait alors le « Comité intergouvernemental pour la promotion du retour des biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale » (ICPRCP). Cette question est devenue aujourd’hui très vive, en particulier depuis que le président Emmanuel Macron a déclaré à Ouagadougou, au Burkina Faso, en novembre 2017 : « d’ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour un retour du patrimoine africain à l’Afrique ».

Le 1er juin, au siège de l’Unesco à Paris, se déroulait la conférence internantionale « Circulation des biens culturels et du patrimoine commun : Quelles nouvelles perspectives ? ». Réunis pour l’occasion, un panel de ministres et responsables de musées ont abordé l’épineuse question de la restitution des œuvres d’art.

Huit ministres, du Bénin (Affaires étrangères et Coopération), de Jordanie (Tourisme et Antiquités), du Pérou (Culture), du Gabon (Culture, Tourisme), d’Allemagne (Culture), du Liban (Culture), du Sénégal (Culture) et de la France (Culture) étaient présents. La conférence était animée par une vingtaine d’experts, parmi lesquels des directeurs de musées du monde entier et des journalistes. Les débats ont été ouverts conjointement par Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, et par le président de la République du Bénin, Patrice Talon. Le président Talon a affirmé la nécessité de la restitution : « La restitution et la circulation des biens culturels et patrimoines partagés est une cause que devra servir la coopération internationale. Pour nous, les pays en quête de développement, c’est aussi un moyen franc, sincère et efficace d’aide au développement. ». Le président en a profité pour rappeler sa demande formulée le 26 août 2016 aux autorités françaises relativement à la « restitution des biens patrimoniaux détenus dans des musées français ».

Ensuite, les ministres ont abordé la question des enjeux de la mobilité des patrimoines, tandis que trois grandes tables rondes ont axé leur réflexion sur les formes de la coopération, le débat éthique et le nouveau rôle des musées en rapport avec la circulation des biens culturels. L’objectif principal affiché de cette conférence était « d’ouvrir le dialogue ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°503 du 8 juin 2018, avec le titre suivant : Un colloque à l’Unesco sur la circulation des biens culturels et du patrimoine commun

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