1972 Naissance de Sylvain Fort à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). Après des études d’« honnête homme » (prépa Henri-IV, Normale-Sup, agrégation de lettres classiques), il embrasse une carrière universitaire. Tout en enseignant, il passe à 28 ans sa thèse de doctorat sur l’écrivain et poète allemand du XVIIIe siècle Friedrich von Schiller. Il lit le grec, le latin, l’allemand et traduit d’ailleurs plusieurs textes de Schiller.
2002 « Assez rapidement, j’ai compris que la carrière universitaire n’était pas pour moi, que j’étais par tempérament assez hétérogène à ce milieu et à ses pratiques », dira-t-il plus tard. Il décide alors de rejoindre le monde de l’entreprise et réussit à convaincre la banque BNP Paribas de l’embaucher. Il y reste six ans, le temps de comprendre le métier de banquier et déjà de fréquenter le gotha de la finance.
Malgré ce changement de parcours, Sylvain Fort continue à écrire et à publier, notamment dans le domaine musical : une biographie de Puccini (éd. PUF) en 2010 et, en 2016, une autobiographie imaginaire du chef d’orchestre Herbert von Karajan chez Actes Sud, la maison d’édition fondée par la première ministre de la Culture de Macron.
2008 Mais on n’échappe pas à son ADN ; plus penseur qu’entrepreneur, il bifurque alors vers le conseil aux entreprises et intègre DGM Conseil, l’une des trois grandes agences du secteur avec RSCG et Image 7. C’est là qu’il commence à se faire connaître des patrons du CAC 40 et à bâtir son réseau. Le groupe de réassurance Scor le débauche et l’emploie de 2010 à 2012 en tant que directeur des affaires publiques et de la communication, en clair : lobbyiste. Après un passage rapide dans le cabinet de conseil en management SIA Parners, il crée sa propre agence de conseil Steele & Holt. Il a pour clients le groupe LVMH et Bernard Arnault, pour lequel il est l’interlocuteur presse lors de la fin du conflit avec Hermès. Il a aussi ses entrées à l’Élysée – déjà – du temps de Nicolas Sarkozy.
2016 L’histoire dira si les trois années qu’il a passées au côté d’Emmanuel Macron furent une parenthèse ou un tournant dans sa vie professionnelle. Et tout cas, celles-ci l’ont fait connaître du Tout-Paris. Le futur président le persuade de rejoindre son équipe de campagne pour le conseiller sur sa communication. Classé plutôt à droite (il a signé en 2015 une tribune en faveur d’une augmentation des budgets militaires), il n’hésite pas à ferrailler. Il fait partie tout naturellement de la garde rapprochée qui suit Macron à l’Élysée où il est sa plume puis, très brièvement, le directeur de la communication et de la presse après la réorganisation consécutive à l’affaire Benalla. Il quitte l’Élysée en janvier, « en plein accord» avec le président.
2019 François Pinault a toujours su s’attacher les services des puissants. Précédemment, c’est l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon qui, depuis 2011, le conseillait dans ses activités artistiques. Il dirigeait aussi la société commerciale qui abrite la collection de l’homme d’affaires et gère le Palazzo Grassi, la Pointe de la douane et demain la Bourse de commerce à Paris. L’ancien ministre (72 ans) ayant voulu « bénéficier d’une plus large disponibilité personnelle », il sera remplacé par Sylvain Fort, sous réserve de l’approbation de la commission de déontologie.
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Sylvain Fort, futur directeur de la Pinault Collection : l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron met un pied dans l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°525 du 7 juin 2019, avec le titre suivant : Sylvain Fort, futur directeur de la Pinault Collection : L’ancien conseiller d’Emmanuel Macron met un pied dans l’art