Musée

PORTRAIT

Sylvain Amic, président de l’Établissement public des Musées d’Orsay et de l’Orangerie

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 24 avril 2024 - 536 mots

L’ancien directeur des musées de la métropole rouennaise obtient son bâton de maréchal.

1967 Le début de la trajectoire professionnelle du futur directeur d’Orsay est singulier. Né à Dakar, au Sénégal, en 1967 de parents enseignants, il commence par suivre des études scientifiques puis devient instituteur dans la région de Nice. Il revient ensuite en Afrique, en Gambie, pour enseigner à l’école française de Banjul. Parallèlement, il obtient une licence d’histoire de l’art et postule avec succès en 1997 au concours d’entrée de l’Institut national du patrimoine.

2000 Devenu conservateur du patrimoine, il entre dans un musée territorial, en l’occurrence le Musée Fabre de Montpellier en tant que responsable des collections XIXe, d’art moderne et contemporain, n’hésitant pas à montrer la figure de l’académisme que fut Alexandre Cabanel. Aux côtés de Michel Hilaire, le directeur du musée avec qui il noue une proche relation, il participe à l’important chantier de rénovation du musée qui après cinq ans de travaux pour un coût de 62 millions d’euros rouvre en 2007. Il reste dix ans à Montpellier témoignant en cela d’une fidélité à la région où il a gardé des attaches et au musée.

2011 La Ville de Rouen le choisit pour diriger ses trois musées municipaux où il mène une politique active d’élargissement des publics et de revalorisation des collections. Il est l’un des premiers à tenter de contourner le problème des expositions-événements en imaginant une mise en avant des collections permanentes à travers « Le temps des collections ». Du fait de sa réussite à la tête des trois musées de la ville, la métropole rouennaise lui confie la direction des onze musées de l’agglomération réunis en un établissement unique. Il met en œuvre la gratuité d’accès aux collections permanentes et lance l’étude du chantier « Beauvoisine » qui vise à restaurer le site qui accueille le Muséum et le Musée des antiquités qui vont être refondus. Il se signale aussi par une charte de la parité homme-femme destinée à la fois aux artistes exposés et aux membres du personnel.

2022 Rima Abdul Malak lui propose de rejoindre son cabinet en tant que conseiller en charge des musées, des métiers d’art, du design et de la mode. Ce n’est pas la première fois que le ministère fait appel à lui pour participer à des réflexions et projets d’ampleur nationale. Françoise Nyssen lui avait en effet confié le soin d’éditer un catalogue d’œuvres des musées nationaux susceptibles d’être prêtées en régions. La postérité du plan de l’ex-ministre et de ce « catalogue des désirs » est cependant restée limitée. Au cabinet, il est chargé de travailler sur un plan national pour les métiers d’art ainsi que sur les trois lois de restitution (deux ont été votées par le Parlement).

2024 Il est nommé par Emmanuel Macron à la tête de l’établissement qui gère le Musée Orsay et celui de l’Orangerie, au terme d’une compétition qui comptait officiellement six candidats. Il remplace Christophe Leribault parti au château de Versailles. Les enjeux ne sont pas les mêmes qu’à Rouen : deux musées nationaux, célèbres dans le monde entier, 650 agents et un nom à rallonge (Établissement public des Musées d’Orsay et de l’Orangerie – Valéry Giscard d’Estaing)…Sa personnalité consensuelle devrait lui permettre d’éviter les chausse-trapes.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°632 du 26 avril 2024, avec le titre suivant : Sylvain Amic, président de l’Établissement public des Musées d’Orsay et de l’Orangerie

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