Le temps semble s’être arrêté sur cette cité médiévale qui a reçu la distinction convoitée de Plus Beau Village de France.
Cette pépite iséroise n’a au demeurant pas attendu l’essor du tourisme pour attirer de nombreux visiteurs. Le bourg (1200 habitants), lové au cœur d’un paysage vallonné aux portes du massif du Vercors, a en effet été l’un des plus importants centres de pèlerinage de France. Les fidèles venaient y adorer les reliques de Saint Antoine l’Égyptien, censées guérir du « mal des ardents ». C’est leur transfert depuis Constantinople au XIe siècle qui a transfiguré ce modeste hameau, dans lequel on édifie alors une église qui constitue aujourd’hui le fleuron gothique du Dauphiné. L’afflux de fidèles est tel que l’on doit rapidement construire d’autres édifices pour les accueillir, notamment une Maison de l’aumône où les frères hospitaliers dispensent des soins. Au fil des ans, l’abbaye est agrandie et entourée d’un village de notables et de commerçants protégé par des remparts. C’est cette expansion qui a donné au village sa physionomie caractéristique et qui en fait une destination prisée des amoureux des vieilles pierres.
Son patrimoine est, il est vrai, particulièrement bien préservé et varié, puisqu’outre les édifices religieux on peut admirer d’opulentes demeures en pierre de molasse dont les façades sont percées d’élégantes fenêtres à meneaux, contrastant avec les anciennes échoppes à colombages et les maisons aux toitures colorées vernissées. Les visiteurs aiment aussi se perdre dans le labyrinthe que dessinent les goulets, ces venelles pittoresques à demi-couvertes et pavées de galets typiques de Saint-Antoine. Au gré des balades, le visiteur peut apprécier des points de vue spectaculaires sur le Vercors et la Chartreuse et la verdoyante campagne environnante.L’acmé de la visite est évidemment l’église abbatiale, monument classé par Prosper Mérimée en personne, qui se distingue par sa forêt de contreforts qui lui confèrent une allure folle. Et à l’intérieur par ses peintures murales, ses précieuses boiseries et son luxueux trésor liturgique. Les bâtiments conventuels abritent quant à eux un musée départemental. Il raconte le destin de l’abbaye et de l’ordre des Antonins et propose un parcours original consacré au rôle du parfum à travers l’histoire et tout particulièrement ses vertus thérapeutiques. Cet été, en lien avec le passé de la cité étroitement lié à l’industrie textile, le musée propose une exposition prometteuse sur l’art de se vêtir au Moyen Âge.
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Saint-Antoine l’Abbaye, un joyau médiéval
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Saint-Antoine l’Abbaye, un joyau médiéval