ROME / ITALIE
Longtemps abandonné, le lieu où fut assassiné Jules César est désormais accessible grâce à des travaux financés en partie par un mécène.
Rome, Italie. Les Romains l’avaient surnommé « la litière » eu égard aux nombreux chats qui s’étaient emparés de ces vestiges, outrageant ainsi l’un des lieux les plus sacrés de la Rome antique. L’Area Sacra de Largo Argentina est un complexe archéologique en plein cœur de la ville, mis au jour pendant la campagne de fouilles ordonnée par Benito Mussolini en 1926-1928. Il comprend notamment quatre temples remontant à l’époque républicaine, les mieux conservés de cette époque, mais aussi des vestiges du théâtre de Pompée. Plus précisément, la célèbre Curie de Pompée, une salle rectangulaire consacrée aux séances du Sénat romain où fut assassiné Jules César en 44 av. J.-C. Malgré son importance, le lieu était à l’abandon depuis des années.
Le site a été rendu accessible au public, le 20 juin dernier, à l’issue d’une réhabilitation financée en partie par le joaillier Bulgari, à hauteur de 1 million d’euros. Ce dernier avait déjà financé le chantier de restauration de la Piazza di Spagna, autre site exceptionnel, en 2014. La municipalité de Rome, très lourdement endettée, s’est associée depuis quelque temps avec des entreprises privées pour redonner tout son lustre au patrimoine de la ville : la maison de haute couture Fendi pour la fontaine de Trevi et le Colisée carré ; le fabricant de chaussures italien Tod’s pour une partie du Colisée. « C’est un moment très important dans notre collaboration toujours positive avec Roma Capitale et la Surintendance pour valoriser ses trésors historiques et artistiques, s’est félicité Jean-Christophe Babin, le directeur de Bulgari. Nous sommes fiers de contribuer à un projet qui rapproche ce lieu de nos yeux, nous permet de connaître son histoire et de découvrir ses détails. L’Area Sacra sera enfin ramenée au centre de la vie culturelle de Rome, comme il y a des siècles à l’époque républicaine. »
Un éclairage LED a été installé, ainsi que des passerelles surélevées pour permettre d’observer les fouilles [voir ill.], et les sentiers pour visiter le site sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Près de 12 000 personnes l’ont arpenté dès le premier mois de sa réouverture contemplant les pavés en travertin que l’empereur Domitien a fait poser, en 80 ap. J.-C., à la suite d’un incendie, ou encore les nombreux vestiges découverts lors des fouilles effectuées au siècle dernier. « Nous avons restitué au monde l’un des sites archéologiques les plus importants de Rome, s’est enorgueilli Roberto Gualtieri, maire de Rome. Nous l’avons fait grâce à un mécénat de qualité permettant à la ville de redécouvrir son passé tout en se modernisant. En parcourant l’Area Sacra de Torre Argentina, les visiteurs pourront littéralement se promener dans l’Histoire. »
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Rome réhabilite la zone sacrée de Largo Argentina
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°616 du 8 septembre 2023, avec le titre suivant : Rome réhabilite la zone sacrée de Largo Argentina