Ernst van de Wetering, directeur du Rembrandt Research Project vient d’annoncer qu’il reclassait le Cavalier polonais de la Frick Collection parmi les œuvres authentiques de Rembrandt. Treize ans auparavant, le fondateur de l’organisme amstellodamois avait suscité une vive émotion en attribuant la toile à un élève mineur du maître : Willem Drost.
MELBOURNE (de notre correspondant). "Le Cavalier polonais sera publié comme authentique dans notre quatrième édition du Corpus des peintures de Rembrandt." L’annonce d’Ernst van de Wetering a fait sensation parmi les quelque 400 éminents spécialistes réunis à Melbourne à l’occasion de l’exposition "Rembrandt : un génie et son impact". Treize ans après la remise en cause de la toile par un membre-fondateur du Rembrandt Research Project, le directeur de la même association rend au peintre le Cavalier polonais. "Le travail n’est pas totalement fini. Certains passages ont été complétés par une main inconnue afin de rendre le tableau plus présentable et sans doute de le vendre, explique l’expert. L’aspect parfois "bâclé" de la composition serait dû à son inachèvement. La toile illustrerait même parfaitement la manière tardive du maître : "Dans sa maturité, Rembrandt adopte une technique très libre. Les détails et sa fameuse touche viennent s’ajouter dans un dernier temps aux formes colorées. Celles-ci sont appliquées directement, et non plus sur une sous-couche monochrome comme à ses débuts." Si cette réattribution est évidemment primordiale pour l’histoire de l’art, elle intervient en outre dans le contexte très particulier d’une réorientation de la politique du Rembrandt Research Project. L’organisme amstellodamois est en effet très controversé pour ses révisions drastiques. Certains le jugent excessif, d’autres lui reprochent de fonctionner en milieu clos, fermé aux avis extérieurs. Depuis quelques années cependant, Ernst van de Wetering s’efforce de donner une meilleure image de l’association, dont il a pris la tête après la démission de plusieurs membres-fondateurs. L’authentification du Cavalier polonais et la prudence avec laquelle l’expert avance son hypothèse constituent sans doute un signe d’ouverture : "Nous ne sommes pas des juges et le Rembrandt Research Project n’est pas un tribunal. Nous ne rendons pas un verdict, nous donnons notre opinion".
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Rembrandt : le « Cavalier polonais » remis en selle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Rembrandt : le « Cavalier polonais » remis en selle