PORT-AU-PRINCE (HAITI) [26.01.10] – Deux semaines après le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier et qui a causé plus de 120 000 morts, certains Haïtiens aidés d'organismes internationaux se mobilisent pour commencer à recenser les pertes du patrimoine culturel du pays. Les dommages sont, là-aussi, plus que considérables.
A Port-au-Prince, les habitants victimes du tremblement de terre du 12 janvier continuent à dénombrer les disparus. La capitale haïtienne est aujourd'hui un champ de ruines.
La plupart des symboles culturels et religieux de l'île ont été mis à bas par le séisme et certains haïtiens commencent à recenser les pertes matérielles qu'a subies le pays.
« Bien sûr, nous nous soucions des victimes avant tout » explique au New York Times Axelle Liautaud, une galeriste qui essaye de sauver ce qui reste des peintures murales de la capitale. « Mais la raison pour laquelle nous sommes toujours un pays, malgré tous nos problèmes, c'est notre culture très forte. »
Parmi les grands édifices de Port-au-Prince qui se sont effondrés, figurent le palais présidentiel, la Cour suprême, la Cathédrale Notre-Dame et la Cathédrale épiscopale de la Sainte-Trinité.
Le représentant de l'UNESCO en Haiti, Teeluck Bhuwanne a visité les débris et demeure frappé par des visions d'apocalypse : « Nous n'avons pas encore évalué tous les dégâts sur les sites culturels, mais on sait que c'est très mauvais ».
Si le palais présidentiel n'abritait pas de collections permanentes, les différents occupants ayant souvent emporté avec eux les tableaux et sculptures à leurs départs, certaines œuvres des salons de cérémonie ne seront sans doute pas récupérables.
C'est dans les églises et les cathédrales que les pertes sont les plus importantes. La plupart des peintures murales, œuvres d'artistes haïtiens, ne sont aujourd'hui plus que des puzzles géants dispersés au sol.
Les collections d'art et de livres étaient le plus souvent possédées par des collectionneurs privés, tel Georges Nader, dont la collection d'œuvres d'artistes nationaux était la plus importante d'Haïti. L'île est renommée en particulier grâce à ses artistes, écrivains, musiciens, mais aussi sculpteurs et peintres.
Selon Georges Nader, des centaines d'œuvres étaient entreposées dans son musée. Pour le moment, seules 50 d'entres elles ont pu être sorties des décombres. Avant le séisme, le musée Nader exposait les œuvres d'artistes comme Hector Hyppolyte, connu pour ces scènes vaudous, Bernard Sejourné et ses figures naïves, ou encore Philomé Obin, qu'à Haïti on considère comme le plus grand artiste du pays.
Patrick Vilaire, un sculpteur haïtien rencontré par le New York Times, s'inquiète des pillages et des bâtiments qui menacent toujours de s'effondrer. Avec d'autres artistes, il prévoit de sécuriser les collections de manuscrits et de livres contenus dans deux maisons de Port-au-Prince, des œuvres irremplaçables documentant l'histoire et la culture d'Haiti.
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Œuvres d'art et architectures perdues en Haïti
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Abonnez-vous dès 1 €Philomé Obin dans son atelier en 1983