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Nina Zimmer, directrice du Kunstmuseum de Berne et du Centre Paul-Klee : « Communiquer au public de manière concertée »

BERNE / SUISSE

Géographiquement parlant, le Musée des beaux-arts de Berne et le Centre Paul-Klee n’appartiennent pas au périmètre du projet de « quartier des musées » bernois. Pourraient-ils néanmoins profiter de cette opération ?

Nous nous associons étroitement avec l’idée d’un « quartier des musées », qui, déjà, nous offrirait la possibilité de prendre part à des réserves communes, mais surtout qui nous donnerait la chance de pouvoir communiquer au public de manière concertée. Notre visibilité en serait accrue, nos services au public améliorés et nous pourrions d’autant mieux convaincre par notre offre culturelle et artistique si variée.

Vous êtes d’ores et déjà à la tête de deux musées réunis au sein d’une « fondation faîtière » qui les chapeaute depuis 2015. Est-ce un modèle d’avenir ?

Cette fondation est une réussite pour nos deux établissements ! En Suisse, le réseau d’institutions culturelles est dense : dans le futur, nous devrons, je crois, réfléchir à la manière la plus appropriée de mettre des accents forts en commun, de coopérer et ainsi de gérer les crédits toujours trop justes alloués à la Culture. Ce modèle peut être une solution pour bien d’autres institutions culturelles.

En 2014, à la suite du décès du collectionneur Cornelius Gurlitt, 1 200 œuvres d’art ont été léguées au Kunstmuseum de Berne : comment le musée travaille-t-il concrètement à l’intégration de ce legs difficile dans ses collections ?

Nous travaillons en ce moment à des recherches plus approfondies (notamment sur la question de la provenance) sur les œuvres dites d’« art dégénéré » – des œuvres d’art moderne confisquées par les nazis dans les musées allemands et dont le père de notre légataire, Hildebrand Gurlitt, en tant que marchand d’art du régime, était mandaté pour les vendre à l’étranger. Beaucoup de ces œuvres se trouvent dans la succession – soit qu’il n’ait pas pu les vendre, soit qu’il ait vraisemblablement souhaité les garder. Le legs Gurlitt est déjà en partie intégré dans nos collections : de nombreuses œuvres étant sur papier, donc plus fragiles à la lumière, elles seront exposées par roulement. Nous venons aussi d’ouvrir à Jérusalem une exposition en collaboration avec le Musée d’Israël. C’est pour nous très important de mener des collaborations comme celle-ci, d’ouvrir la recherche sur le fonds d’art Gurlitt à l’international, et, à terme, de le rendre accessible au plus grand nombre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°531 du 18 octobre 2019, avec le titre suivant : Nina Zimmer, directrice du Kunstmuseum (Musée des beaux-arts) de Berne et du Centre Paul-Klee : « Communiquer au public de manière concertée »

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