Londres ne serait plus tout à fait Londres sans son emblématique trilogie rouge vif : ses boîtes aux lettres, ses cabines téléphoniques et… ses bus à impériale, les fameux Routemaster, surnommés RM par leurs admirateurs.
Le modèle le plus connu est le AEC Routemaster dessiné, en 1956, par le designer industriel Douglas Scott. À l’époque, le conducteur disposait d’un périscope à miroirs afin d’avoir l’œil sur les voyageurs de l’étage. Le véhicule offrait également une plate-forme arrière ouverte qui permettait aux passagers pressés de sauter sur le trottoir avant l’arrêt complet. Or, à partir des années 1970, ce modèle fut progressivement remplacé par des autobus modernisés n’ayant que peu à voir avec le Routemaster originel et qui, pour des raisons de sécurité, ne disposèrent plus de ladite plate-forme.
En ce mois de février 2012, quelques semaines à peine avant les J.O., débarquent dans la capitale anglaise les nouveaux « bus rouges » dessinés par le designer anglais Thomas Heatherwick et conçus par la firme The Wright Group. Pour l’édile de la capitale anglaise, le conservateur Boris Johnson, ce nouvel engin « au design futuriste » est appelé à devenir rien de moins qu’« un symbole du Londres du XXIe siècle ». Lequel se doit avant tout d’être écolo : « Ces bus useront de la technologie hybride la plus verte qui soit – laquelle est 15 % plus efficace que celle des bus hybrides existants et 40 % plus efficace que celle des bus diesel conventionnels – et seront beaucoup plus silencieux », selon la mairie.
Extérieurement, une fenêtre oblongue file de l’avant vers l’arrière et s’achève par une impressionnante « descente en piqué » du verre, à l’arrière du bus. Cet aspect asymétrique génère un effet visuel spectaculaire et indubitablement dynamique. Intérieurement, tout a été redessiné « pour produire un sentiment à la fois de lumière et d’espace ». Afin de permettre un « embarquement » plus facile et une meilleure circulation intérieure, le véhicule arbore trois portes – et non plus deux – ainsi que deux escaliers – et non plus un seul. Enfin, la fameuse plate-forme arrière, caractéristique phare du Routemaster des fifties, fait son come-back. Les passagers « speedés » pourront ainsi à nouveau s’éjecter du véhicule comme bon leur semble, à leurs risques et périls toutefois.
www.heatherwick.com
Ayant fondé son studio en 1994, Thomas Heatherwick, 42 ans, n’est autre que l’auteur du célèbre pavillon anglais en forme d’oursin de l’Exposition universelle de Shanghai, en 2010.
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L'objet du mois : Red bus
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Abonnez-vous dès 1 €Créateur du Routemaster pour la London Transport, compagnie de transports en commun londoniens, Douglas Scott (1913-1990) fut aussi le fondateur du premier cours de design à la Central School of Arts and Crafts, actuelle Central Saint Martins College of Art and Design.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : L'objet du mois : Red bus