Consolidée et en partie restaurée, la nécropole préconstantinienne située sous la Basilique Saint-Pierre a révélé de nouvelles fresques. Les recherches sur l’emplacement de la tombe de saint Pierre continuent.
VATICAN (de notre correspondante) - Érigée sur une colline descendant vers le Tibre, la nécropole, qui jouxtait le Cirque de Néron, est constituée d’une double rangée de mausolées païens et de sépultures, datés entre les IIe et IVe siècles, auxquels se mêlent les fondations de la basilique constantienne érigée en 320 après J.-C. Originellement à ciel ouvert, la première nécropole, ensevelie sous quarante mille mètres cubes de terre et de remblais, fut en effet “scellée” par le monument, et le sommet de ses édifices les plus élevés rasés. Jusqu’à présent, la partie fouillée – entre 1939 et 1949 – s’étendait sur un axe longitudinal de 69 mètres sur 18, correspondant exactement à la nef principale de la basilique moderne, qui plaçait la sépulture de saint Pierre exactement dans l’axe de l’autel et du baldaquin du Bernin. Inhérentes à une telle situation, les mauvaises conditions micro-climatiques ont rendu nécessaires des opérations de sondage et de désinfection. Les mausolées couverts d’efflorescences et sujets à des attaques microbiologiques ont ainsi pu faire l’objet de consolidations architecturales, et leur appareil décoratif intérieur a été en partie restauré.
Sous la direction de l’architecte Antonio Sperandio et de l’archéologue Pietro Zander, les travaux ont permis de redonner toute leur lisibilité aux œuvres et de faire émerger de nouvelles fresques aux couleurs vives. Dans le mausolée dédié au “Christ-Helios” et décoré de mosaïques, l’image syncrétique de Dieu au centre de la voûte – le plus ancien exemple paléochrétien de ce genre connu à ce jour – a dévoilé une auréole dorée et un globe tenu dans la main. Sur les parois, la relecture du lit de pose des tesselles égarées a fait apparaître les figures du Bon Pasteur et de Jonas. Quant aux peintures murales aux nombreux motifs naturalistes des mausolées Trabellana Flaccilla et Dei Lucifer, elles frappent par la vivacité des couleurs : le rouge pompéien, le jaune ocre et le vert, sans compter l’emploi exceptionnel du bleu.
Une confirmation supplémentaire de la présence de la tombe de saint Pierre a été recherchée à l’aide d’une micro-caméra glissée à travers les fissures des sarcophages, disposés en cercle autour de l’emplacement hypothétique du corps du Père de l’Église. Outre des restes humains, ont été trouvés des bandelettes et des morceaux d’étoffes précieuses, laissant penser que ces tombes sont celles de très hauts personnages – peut-être les premiers papes ?
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Les fondements de l’Église
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°97 du 21 janvier 2000, avec le titre suivant : Les fondements de l’Église