BESANÇON
Le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon offre un spectaculaire pendant à l’un de ses chefs-d’œuvre du XVIIe siècle.
Le musée s’enrichit d’un tableau d’un des artistes phares de la peinture ancienne : Simon Vouet (1590-1649). Chef de file de l’école française, et plus grand décorateur parisien de son temps, le premier peintre du roi Louis XIII a été encensé par ses contemporains. L’historien de l’art André Félibien estimait même qu’il avait « fait revivre en France la bonne manière de peindre ». Formé au baroque en Italie, il se distingue par ses compositions colorées et dynamiques ainsi que ses raccourcis hardis.
Le musée bisontin s’offre une œuvre de provenance on ne peut plus prestigieuse, Les Anges portant la colonne de la Passion témoignent en effet d’une commande papale passée à Simon Vouet lors de son séjour romain. L’artiste français le plus en vogue de son temps se voit alors chargé de décorer la chapelle du chœur des chanoines de la basilique Saint-Pierre de Rome. Une chapelle particulièrement importante car elle abritait l’une des icônes de l’art occidental : la Pietà de Michel Ange.
Cette fresque qui mesurait 25 m2 a hélas disparu. On ne connaît plus sa composition que par une petite esquisse ainsi qu’un modèle à demi-grandeur. La fonction de ce modello soulève des questions. Les spécialistes pensent qu’il a été peint pour tester l’effet in situ de la composition. Une autre hypothèse serait que l’artiste n’ayant pas eu le temps d’exécuter la fresque, il aurait réalisé ce modello très détaillé et abouti afin qu’il serve de modèle aux fresquistes.
Ce modello a été découpé en plusieurs morceaux, vraisemblablement au début du XVIIIe siècle. Depuis, les quatre morceaux connus sont séparés. Deux sont conservés au Los Angeles County Museum, un accroché au Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, tandis que le dernier était en mains privées jusqu’à sa vente cet automne chez Sotheby’s. La mise aux enchères de ce fragment, qui est l’exact pendant du musée bisontin, constituait donc une occasion exceptionnelle de résoudre ce puzzle.
Estimé entre 200 000 et 300 000 €, le tableau a été acquis pour 252 000 € par le musée par voie de préemption. Cette acquisition spectaculaire est l’une des plus importantes jamais réalisées par ce musée municipal qui s’est, au cours de son histoire séculaire, essentiellement enrichi grâce à de généreux legs et donations. Cet enrichissement remarquable a été largement soutenu par l’État et des mécènes. Le musée a notamment pu compter sur le soutien de la fondation luxembourgeoise La Marck.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les Anges portant la colonne de la Passion de Simon Vouet
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°750 du 1 janvier 2022, avec le titre suivant : Les Anges portant la colonne de la Passion de Simon Vouet