ROME (ITALIE) [01.07.08] - Le Conseil d’Etat italien a confirmé en appel la restitution à la Libye de la statue antique La Vénus de Cyrène. Le jugement crée un précédent majeur favorisant la restitution du patrimoine issu des anciennes colonies.
L’acte rendu par le Conseil d’Etat italien vient clore une procédure de restitution menée depuis 1989 par Tripoli et acceptée en 2002 par Silvio Berlusconi, alors Président du Conseil. L’actuel président italien avait signé un décret de restitution contesté par une partie de la communauté archéologique regroupée au sein de l’association de défense du patrimoine Italia Nostra.
La statue de marbre blanc sans tête datée du II° siècle après J.C avait été découverte en 1913 par des archéologues italiens en Libye, colonie italienne depuis 1911. Italia Nostra revendiquait la propriété nationale de la sculpture au motif que la Libye était alors italienne. En mai 2007, le tribunal administratif du Latium avait rejeté le recours déposé par l’association qui avait fait appel de la décision. Le Conseil d’Etat a finalement reconnu que « la zone où avait été trouvée la statue se trouvait à l'époque sur le territoire libyen ».
Cette décision est cohérente avec l’action menée par le ministère de la culture italien sur le plan international puisqu’elle participe aussi à faciliter les récupérations au bénéfice de l’Italie. En effet, l’Italie a engagé plusieurs procédures de restitution des antiquités romaines, notamment à l’encontre du Musée Paul Getty à Los Angeles et du Museum of Fine Arts de Boston.
Néanmoins, l’Italie procède aussi à la restitution d’œuvres nationales majeures demandées par ses anciennes colonies. L’Italie et l’Ethiopie avait signé en novembre 2007 un accord sur le retour de l’obélisque d’Axoum, symbole du royaume préchrétien d’Ethiopie. La stèle funéraire de plus de 150 tonnes, haute de 24 mètres et vieille de quelques 1 700 ans avait été volées par les troupes de Mussolini en 1937. L’Italie s’était engagée financer l’intégralité de l’opération, soit 6,28 millions d’euros, pour le transport, la restauration et la réinstallation de l’obélisque. (avec AFP)
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Les anciennes colonies italiennes retrouvent leur patrimoine culturel
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