Déployée au sommet d’un oppidum calcaire qui s’étire d’est en ouest, Lectoure (3700 habitants) règne sur la Lomagne, surnommée la Toscane française pour la douceur de ses vallons.
La visite commence dès la grande rue Nationale, par l’ancien palais épiscopal de style classique et son jardin-terrasse planté de marronniers qui domine la plaine du Gers jusqu’à la chaîne des Pyrénées. Juste à côté de ce qui est devenu l’hôtel de ville, se trouve la cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, dont l’imposant clocher culmine à près de 50 mètres de hauteur. Érigée à partir du XIIIe siècle sur un ancien temple païen, l’église fut reconstruite entièrement deux siècles plus tard.Hôtels particuliers, maison à colombages, halle aux grains, monastère et couvent, tours de fortification ou d’habitation (telle la tour d’Albinhac qui remonte au Moyen Âge), musée archéologique détenant une riche collection d’autels tauroboliques : le circuit de découverte du village comprend une vingtaine de lieux patrimoniaux. Les amateurs d’antiquités ne manqueront pas de faire étape à l’ancien hôpital, construit à la place du château des comtes d’Armagnac, à l’extrémité de la rue Nationale. De style classique avec son plan en U qui se déploie tout autour d’une vaste cour jardin, l’édifice a été transformé en un village des brocanteurs. Non loin de là, en contrebas, le cimetière Saint-Esprit détient un carré militaire avec les tombes de 73 tirailleurs sénégalais stationnés dans le village durant la première guerre mondiale et décimés par la grippe espagnole à la fin du conflit. Un hommage leur est rendu chaque année.
Lectoure est depuis plus de trente ans un lieu reconnu des amateurs d’image fixe. Créé à l’origine sous la forme d’une association puis du festival L’été photographique, le centre de photographie dispose de locaux permanents depuis 1991. D’abord hébergé rue Sainte Claire dans l’enceinte historique, il a emménagé en 2010 à l’entrée du bourg, dans l’imposante maison Saint-Louis. Unique centre d’art contemporain du Gers, il dispose même depuis 2020, du label d’intérêt national. Y ont été exposés William Wegman, Tendance Floue, Julien Coquentin, Claude Batho, Anna Malagrida et bien d’autres artistes proposant différentes approches de la photographie. On peut y voir actuellement « Entre deux mondes », une série de Robin Lopvet, qui recompose des images par le biais de collages et de programmes d’intelligence artificielle, créant des mises en scènes saugrenues. Village étape vers Compostelle et ville thermale, Lectoure ne manque pas d’atouts pour qu’on ait l’envie d’y revenir.
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À Lectoure, arrêt sur image
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : À Lectoure, arrêt sur image