Le « Stonehenge espagnol » refait surface à cause de la sécheresse

Au cœur de la campagne espagnole, dans la région de l’Estrémadure, à Peraleda de la Mata, le lac artificiel de Valdecanas est habituellement plein d’eau. Mais la sécheresse qui frappe l’Europe de l’Ouest depuis plusieurs mois ne l’a pas épargné. Son niveau est descendu si bas qu’il a dévoilé un monument mégalithique presque oublié : le Dolmen de Guadalperal. 

Baptisé le « Stonehenge espagnol  », cet ensemble est constitué de près de 150 menhirs, dressés et disposés en forme de cercle. S’il est en ce point semblable au Stonehenge britannique, il est en revanche plus vieux que lui. Il aurait été construit entre les IVe et Ve millénaire. 

Sa fonction reste un mystère. Il pourrait avoir été une tombe ou un temple. Certains historiens parlent d’un lieu commercial. Malheureusement, le temps a manqué pour l’étudier. Découvert en 1926 par l’anthropologiste germano-espagnol Hugo Obermaier, il a été immergé en 1963, lors de la construction, en amont, du barrage de Valdecanas. Depuis, il n’a refait surface qu’une seule fois, en 2019. Et encore, il n’était que partiellement émergé. 

« C’est une surprise, une occasion rare de pouvoir y accéder », déclare l’archéologue Enrique Cedillo, qui s’est empressé d’aller voir le site avant qu’il ne soit à nouveau immergé. Y accéder, c’est se laisser la possibilité non seulement d’étudier sa construction et ses décors, mais aussi de constater les dommages causés par son érosion. Depuis 2019, des spécialistes et des passionnés militent pour que l’ensemble soit transféré dans un musée. Mais, selon le gouvernement, les travaux d’un tel déménagement seraient encore plus dévastateurs.