Depuis plus de trois ans, les projets de construction de la nouvelle aile du Musée d’art moderne d’Amsterdam se succèdent sans faire l’unanimité. Le dernier en date se heurte à l’opposition de l’ordre des architectes d’Amsterdam. Les travaux devraient néanmoins commencer en septembre, selon les autorités municipales, pour le centenaire du musée.
AMSTERDAM - Le premier projet d’extension retenu par Wim Beeren, à l’époque où il était encore directeur du musée, fut celui de l’architecte américain Robert Venturi. Un projet qui n’a pas eu l’heur de plaire aux autorités locales : son coût de réalisation aurait dépassé les crédits affectés par la municipalité à cette opération (30 millions de florins, soit environ 90 millions de francs). Rudi Fuchs, ayant succédé entre-temps à Wim Beeren, apporta son soutien à la seconde tentative de Robert Venturi, mais la ville réitéra son veto. C’est pourquoi, en novembre 1993, il a fait appel à l’architecte portugais Alvaro Siza – Pritzker Price 1992 et Prix européen d’architecture 1988 – et a immédiatement accepté sa proposition : "L’atout d’Alvaro Siza, affirme Rudi Fuchs, est de pouvoir réaliser des projets splendides pour "trois fois rien".
Le contexte dans lequel s’inscrit la construction de la nouvelle aile du musée Stedelijk est très complexe, poursuit-il. L’édifice doit non seulement s’harmoniser avec les bâtiments existants (l’un, ancien et l’autre, datant des années trente), mais doit s’intégrer également dans l’environnement historique du musée. C’est pourquoi j’ai pensé à Alvaro Siza qui, dans chacun de ses projets, s’inspire de la culture locale dans le respect de ce tissu historique."
Mais depuis, l’ordre des architectes d’Amsterdam s’est insurgé : qui donc est Rudi Fuchs pour s’octroyer le pouvoir de choisir un architecte sans lancer de concours ? Et surtout, comment ose-t-il transgresser des règles communautaires précises ? Il existe en effet une directive européenne, entrée en vigueur le 1er juillet 1993, qui stipule que tout projet d’édifice municipal ou national d’un coût supérieur à 200 000 écus, comme c’est le cas en l’espèce, doit être soumis à un concours de niveau européen.
Assuré du soutien plein et entier de la ville, Rudi Fuchs réagit par ce commentaire : "Un musée n’est pas un bâtiment comme les autres. Il doit répondre à des normes spécifiques, qu’Alvaro Siza a su interpréter. Pour ma part, je ne considère pas qu’un édifice culturel entre dans la catégorie visée par la directive communautaire en question".
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Le musée Stedelijk a du plomb dans l’aile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : Le musée Stedelijk a du plomb dans l’aile