LYON
Après trois ans de négociations, un accord a été trouvé entre la Région et la CCI pour sauver le Musée des tissus de Lyon. Le financement des travaux de modernisation est encore incertain.
Lyon. C’est la fin d’un feuilleton dont les responsables lyonnais se seraient bien passés : le 9 octobre, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon a annoncé le sauvetage du Musée des tissus et Musée des arts décoratifs (MTMAD). Accompagné de Laurent Wauquiez, président (LR) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il a détaillé le plan de sauvetage du musée : les deux hôtels particuliers abritant les collections du MTMAD, estimés à 16 millions d’euros, seront cédés avant la fin de l’année pour un euro symbolique à la Région. Le budget de fonctionnement est assuré grâce à la Région (1,3 million d’euros), conjointement avec l’État (300 000 euros par an sur trois ans) et la CCI (500 000 euros).
« Je n’ai pas voulu négocier le désossement des collections, qui ne peuvent être cédées au privé. Il fallait aussi un projet ambitieux, tourné vers le XXIe siècle, une volonté d’ouvrir à un public plus large avec un projet innovant », a expliqué Emmanuel Imberton, président de la CCI, faisant allusion à la proposition très tardive de la Métropole et de la Ville de Lyon de partager une partie des collections entre l’un des deux hôtels de la CCI, le Musée des beaux-arts de Lyon et le Musée des Confluences. Ce projet municipal, pensé dans l’ombre et présenté à la presse deux jours avant la tenue d’une dernière réunion des partenaires publics, a été ressenti par les autres partenaires comme un ultime moyen de pression de la part de la Ville pour mettre la main sur le dossier, sans prendre en compte les spécificités de l’institution muséale. Il aura fait long feu, rejeté par la CCI et la Région après une réunion tendue ce 9 octobre.
Le projet commun de la CCI et de la Région « s’appuie sur une ambition forte d’un point de vue muséal, ainsi que [sur] la création d’un restaurant et d’une boutique éphémère pour équilibrer les comptes », a expliqué Emmanuel Imberton. « On aimerait qu’il devienne l’équivalent du Musée Jacquemart-André à Paris », a poursuivi Laurent Wauquiez.
Pour moderniser le musée, les partenaires tablent sur un budget de 30 millions d’euros. Si 10 millions sont apportés par la Région, 5 millions par l’État et 1 million d’euros par le syndicat Unitex à travers un fonds de dotation, il en reste encore 14 à trouver. Laurent Wauquiez entend solliciter des partenaires privés et mettre en place un mécénat participatif. Il reste également à recruter un directeur pour le musée, sans chef depuis le départ en juin dernier de Maximilien Durand.
Lors de la conférence de presse, le président de la Région a tendu la main à la Ville de Lyon (PS), s’exclamant : « Je dis au maire de Lyon : reprenez vos esprits, venez avec nous ! On peut tous faire des erreurs, mais il faut savoir corriger. » Tout en soufflant le chaud et le froid, accusant les édiles lyonnais d’avoir voulu faire de la spéculation immobilière en proposant la vente de l’un des hôtels particuliers. Au Musée des tissus, les jeux politiques ne vont pas faciliter le consensus autour d’un financement public.
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Le Musée des tissus sort du tunnel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°487 du 20 octobre 2017, avec le titre suivant : Le Musée des tissus sort du tunnel