PARIS
C’est un musée privé de son public étranger qui rouvre le 6 juillet. Réservation et masque sont obligatoires, le vestiaire est fermé. Le musée profite de la baisse de fréquentation attendue pour tester un nouveau format de visite guidée.
Paris. C’est le moment de visiter le plus grand musée du monde, qui risque d’être bien vide cet été. « On aurait pu rouvrir avant le 6 juillet, lâche Jean-Luc Martinez, son président-directeur, mais il n’y aurait eu personne. » Avec 73 % de visiteurs étrangers, le Louvre est particulièrement exposé à la baisse attendue des touristes en France en raison de la crise liée au Covid-19. À eux seuls, les Américains, les Chinois et les Brésiliens sont aussi nombreux (26 %) que les Français. Au lieu des 30 000 à 50 000 visiteurs habituels (par jour), le Louvre espère au mieux 10 000 visiteurs, principalement venus de l’Hexagone ; autant dire que l’on ne risque pas de se marcher sur les pieds dans les 45 000 mètres carrés de salles qui seront ouvertes.
Le musée a cependant voulu mettre en œuvre des mesures sanitaires destinées à réguler les flux de visiteurs. Il est nécessaire de réserver en ligne pour acheter un billet horodaté ; mais il reste possible d’acheter des billets sur place si la jauge n’est pas atteinte. Une jauge compliquée à calculer quand on sait que les visiteurs restent en moyenne deux heures et quarante minutes dans le musée. Le port du masque est obligatoire (pour les plus de 11 ans) tandis que les vestiaires sont fermés (« en été on n’a pas de manteau ») et que les lieux de restauration ouvriront en fonction de l’affluence. Les audioguides seront cependant à nouveau disponibles à compter du 15 juillet.
Pour éviter les embouteillages qui pourraient se produire malgré tout, des circuits de visites thématiques ont été créés avec un fléchage spécifique et des flux séparés dans les escaliers. Dans la salle des États qui accueille la Joconde, un marquage au sol signale la distance de sécurité. Ailleurs, « il y aura une certaine tolérance, admet Leïla Cherif-Hadria, adjointe au directeur, chargée de la surveillance, ainsi les visiteurs venus en groupe ou en famille pourront rester ensemble. »
La baisse de la fréquentation devient alors un avantage, d’autant que le musée tire parti de la reconfiguration en 2016 des espaces sous la pyramide et de l’expérimentation des réservations en ligne pour l’exposition « Léonard de Vinci ». Astucieusement, il rouvre un lundi afin de pouvoir profiter du jour habituel de fermeture – le lendemain – pour ajuster si nécessaire les dispositifs.
« C’est l’opportunité pour tester une nouvelle médiation », indique Jean-Luc Martinez qui met en place tout l’été des visites « mini-découverte », gratuites et sans réservation, d’une durée d’une vingtaine de minutes. Huit départs de visites sont programmés toutes les demi-heures dans les différents départements.
Si les Français peuvent ainsi redécouvrir leur musée dans des conditions optimales, cela ne fait pas les affaires du Louvre qui a déjà subi une perte de 40 millions d’euros de recettes propres sur les 103 que lui rapportent annuellement la vente de billets et la location de ses espaces. Et cela sans compter la perte des mois à venir. Les conséquences de la crise vont se prolonger bien après la fin de l’épidémie.
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Le Louvre s’attend à une chute de 70 % de ses visiteurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°549 du 3 juillet 2020, avec le titre suivant : Le Louvre s’attend à une chute de 70 % de ses visiteurs