Un colloque de l’Icom (Conseil international des musées) préconise la sensibilisation des populations africaines à la protection de leur patrimoine et, dans chaque pays africain, une étroite collaboration entre les musées, la police et les douanes, pour lutter contre le pillage d’objets d’art.
PARIS - Ces deux propositions, parmi bien d’autres, ont été formulées par des conservateurs de musée venus de vingt-deux pays d’Afrique, lors d’un colloque sur le thème de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, organisé à Bamako, au Mali, du 12 au 14 octobre. Les représentants des musées, de la police et des douanes de dix-sept pays de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que des cinq pays de l’Afrique du Nord – l’Algérie, l’Égypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie –, se sont réunis sous l’égide de l’Icom, qui avait déjà rassemblé des représentants des pays de l’Afrique australe en septembre 1993 à Arusha, en Tanzanie.
L’organisation vient de publier Cent objets disparus. Pillage en Afrique, un catalogue illustré d’œuvres volées, pillées et exportées illicitement d’Afrique, qui décrit l’état de la législation sur la sauvegarde du patrimoine dans les différents pays africains.
Dans leur rapport de synthèse, intitulé L’appel de Bamako, les participants au colloque déplorent "l’hémorragie du patrimoine culturel hors du continent africain." Ils annoncent le lancement par leurs musées "d’activités de sensibilisation", pour permettre aux douaniers et aux policiers de mieux identifier les objets d’art protégés. Ils proposent la création, dans chaque pays, d’une "structure légère" associant les musées, la police et les douanes, afin de transmettre à Interpol des informations sur les objets volés, et soulignent la nécessité d’encourager les populations africaines à sauvegarder leurs biens culturels.
Autre recommandation : l’organisation d’un sommet des ministres de la Culture des pays africains sur le problème du trafic illicite, et sa mise à l’ordre du jour de la prochaine conférence de l’Organisation de l’unité africaine.
Selon Élisabeth Desportes, secrétaire générale de l’Icom, "certains pays africains n’ont toujours pas de législation pour la sauvegarde du patrimoine. Là où il en existe une, son application est souvent inefficace parce que les autorités ne sont pas sensibles au problème. Mais il existe une évolution des mentalités."
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L’appel de Bamako
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : L’appel de Bamako