Créé en 2003, le Musée guerre et paix en Ardennes a rouvert ses portes le 22 janvier dernier après 10 ans de fermeture pour des problèmes de malfaçon. Une renaissance pour un musée unique en son genre.
Novion-Porcien. « 2018 est une vraie renaissance pour le Musée guerre et paix. (...) Les problèmes sont résolus », déclare en ouverture de sa conférence de presse le président du conseil départemental des Ardennes, Noël Bourgeois. Le 22 janvier dernier, le seul musée européen consacré aux trois conflits majeurs de 1851 à 1945, est inauguré à Novion-Porcien. Soit dix ans après sa fermeture, suite à d’importantes infiltrations venues du sous-sol et d’une verrière de 10 mètres de haut. Une longue période durant laquelle l’histoire du seul musée départemental des Ardennes s’est écrite au conditionnel et sur fond de polémique.
Si les problèmes techniques semblent effectivement résolus, le litige qui oppose le département aux entreprises qui ont conçu et réalisé les 5 000 m2 de bâtiment est « toujours en cours » et a longtemps retardé le début des travaux. En 2008, le département espérait « régler le contentieux à l’amiable avec les entreprises », se souvient Stéphane André, directeur de service au sein du département, déjà en charge du dossier. « Nous avons attendu l’extrême limite de la garantie décennale. » En vain. Aucun accord n’est trouvé. Cette attente de quatre ans et une absence de communication claire ont entretenu les rumeurs : terrain inondable, 6,5 millions d’euros gaspillés, coquille vide, gouffre financier… Par ailleurs, le choix étonnant de laisser s’installer dans l’ancien musée militaire la Maison du Père Noël inquiète les plus passionnés. L’attraction attire pendant deux ans des milliers de visiteurs.
En 2012, un comité de vigilance se crée autour d’un ancien militaire, Jean-Pol Fay, qui veut voir le musée renaître et réclame plus de transparence. Le président du conseil général et sénateur Benoît Huré promet une prochaine ouverture « 2014, 2015, 2016… les échéances glissaient », raconte Jean-Pol Fay. Car l’expertise lancée en janvier 2013 se prolonge et les travaux sont suspendus à sa finalisation. Très technique et impliquant de nombreux intervenants, elle s’achèvera seulement en juin 2016. Le Département peut alors solliciter « la condamnation des entreprises à la suite des désordres affectant l’ouvrage le Musée guerre et paix ».
Sans attendre d’éventuelles indemnités, il décide aussi de mettre de nouveau la main à la poche : 800 000 euros pour le gros œuvre et 1,8 million d’euros pour la muséographie. Entièrement pensée en interne, réalisée à l’aide d’artistes pour certaines œuvres audiovisuelles et dioramas, la nouvelle muséographie met en scène 14 000 objets de collections et 135 uniformes. « C’est un tout nouveau musée, avec une collection étoffée », explique sa directrice Marie-France Devouge. « Ce qui était un musée d’histoire militaire est devenu un vrai musée d’histoire et de société racontant les périodes de paix et de guerre de 1851 à 1945. »
Annoncée en novembre 2017, l’ouverture est reportée une ultime fois au 22 janvier 2018, date du 50e anniversaire du traité de l’Élysée qui entérinait la coopération franco-allemande. Tout n’est pas encore terminé mais « la date est importante, c’est un événement lié à la paix, à la réconciliation et la dernière année du centenaire », souligne encore Marie-France Devouge qui annonce une muséographie complète « fin février ». Côté tribunal, l’instruction est close depuis novembre 2017 ; l’audience, pourrait se tenir à partir en avril 2018.
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La résurrection du musée Guerre et Paix en Ardennes
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Abonnez-vous dès 1 €Musée guerre et paix en Ardennes,
ouvert mardi-dimanche 10h-17h, impasse du Musée, 08270 Novion-Porcien.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°494 du 2 février 2018, avec le titre suivant : La résurrection du musée Guerre et Paix en Ardennes