Le Musée Fabre, à Montpellier, dévoile une nouvelle acquisition spectaculaire en point d’orgue de son exposition célébrant quinze ans d’enrichissement.
Peintre napolitain profondément influencé par le naturalisme du Caravage, Filippo Vitale a toutefois développé une manière personnelle à mi-chemin entre le baroque et le classicisme. Si le cadrage et le moment représenté sont identiques à la formule inventée par son aîné, Vitale abandonne la dimension gore au profit d’une composition, certes spectaculaire, mais moins sanguinolente. Le peintre rompt par ailleurs avec le clair-obscur, lui préférant une lumière puissante sublimant des coloris séduisants.
Ce tableau du XVIIe siècle a été offert par Didier Malka, avocat au barreau de Paris et collectionneur de peinture ancienne. Ce don vient récompenser une intense politique d’acquisitions, d’expositions et de valorisation de la peinture italienne. Le musée a en effet organisé des événements majeurs à l’instar de l’exposition sur le caravagisme en 2012 ainsi que sur la peinture napolitaine en 2015. Enfin, il vient de publier le catalogue exhaustif de sa collection italienne.
Depuis sa rénovation au début des années 2000, le Musée Fabre a totalement changé de dimension et s’est imposé comme un acteur incontournable grâce à son ambitieuse politique d’expositions et d’acquisitions. Avec un budget annuel de 400 000 euros, l’établissement est tout simplement l’un des plus proactifs en la matière. Cette démarche vertueuse suscite logiquement des dons, mais aussi des dépôts exceptionnels, à l’instar de la paire de tableaux de Fragonard classés trésor national qui a récemment rejoint ses cimaises.
L’Italie est en effet au cœur de l’identité du musée depuis sa création en 1825, car sa peinture avait les faveurs de son fondateur, le peintre montpelliérain François-Xavier Fabre. Contrairement aux autres grands musées de province, l’établissement n’est en effet pas né de la volonté de l’État mais de la démarche d’un collectionneur. Après Fabre, deux autres « bonnes fées » l’ont richement doté : Antoine Valedeau puis Alfred Bruyas. Cet ADN explique la coloration singulière de ses collections.
Fier de son bilan, le musée célèbre cet hiver son exceptionnelle politique d’enrichissement. L’exposition « La beauté en partage » dévoile, jusqu’au 6 mars 2022, les principales acquisitions menées au cours des quinze dernières années grâce à la Métropole, la Région, l’État, mais aussi grâce à de généreux mécènes. Cette réunion au sommet convoque une centaine d’œuvres couvrant toutes les techniques et les périodes, de Sébastien Bourdon à Pierre Soulages, en passant par Cabanel ou encore le groupe Supports/Surfaces.
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Judith et Holopherne de Filippo Vitale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°752 du 1 mars 2022, avec le titre suivant : Judith et Holopherne de Filippo Vitale