Les fresques de Vasari, Sabatini et Zuccari qui ornent la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore sont désormais visibles. La restauration de la grande coupole de Brunelleschi est enfin achevée, après six ans de travaux riches d’enseignements, tant du point de vue pictural qu’architectural.
FLORENCE - Lancés en 1989, les travaux de restauration des quatre mille mètres carrés de fresques qui ornent la coupole de la cathédrale Santa Maria del Fiore sont enfin achevés. Dirigés par Riccardo Della Negra, coordonnés par la surintendance florentine aux Biens culturels et d’environnement et par l’Opificio delle Pietre Dure, ils seront présentés au mois de juin dans une publication du Poligrafico dello Stato, qui sera intégrée en 1996 à un volume plus particulièrement destiné à la communauté scientifique.
L’étude des œuvres de Giorgio Vasari, Lorenzo Sabatini et Federico Zuccari a permis d’attribuer plus précisément les différents secteurs des fresques aux maîtres et à leurs assistants, et a mis en évidence l’hétérogénéité des techniques de réalisation. Vasari a travaillé a fresco, Sabatini et Zuccari ont préféré le travail a secco, moins tributaire des conditions ambiantes et de l’organisation rigoureuse des "journées" de travail.
Les causes de dégradation étant les mêmes, ces différences de traitement ont entraîné des disparités dans le soulèvement des surfaces peintes et l’apparition de traces de salinité, moins graves pour les fresques réalisées par Vasari. La restauration, de type "conservateur", a été suivie de restitutions partielles, par remplissage de surfaces. Une campagne de relevés photographiques, en cours de numérisation sur support optique, a enregistré dans le détail les résultats de ces travaux.
La structure de la grande coupole conçue par Filippo Brunelleschi (1377-1446) a dû être restaurée également. Ces travaux ont permis de récolter une riche moisson de données sur la structure architecturale sous-jacente. On a ainsi étudié pour la première fois les parements des intrados de la voûte et bien d’autres éléments architectoniques, comme par exemple l’analyse des petites masses de fer insérées dans la maçonnerie (crochets, anneaux, étriers et crampons), effectuée grâce à des techniques non intrusives.
Les éléments recueillis offriront du matériel de référence pour les années à venir. C’est ainsi que la découverte d’étriers métalliques correspondant aux angles internes de la voûte a déjà permis de vérifier l’utilisation probable de profils de bois dont Brunelleschi se serait servi pour contrôler la maçonnerie en cours de construction. Les fissures de la maçonnerie ont aussi fait l’objet d’études approfondies : larges de quelques centimètres et courant le long de la calotte interne de la coupole, elles sont au nombre de quatre, dont deux traversantes.
L’analyse de l’assiette statique de la coupole, menée conjointement par simulation sur ordinateur et par récolement des archives et des sources écrites, a permis de mettre au point un système sophistiqué de contrôle continu, réalisé dès 1987. Pour mener à bien tous ces travaux, les échafaudages ont été réalisés en encorbellement, suspendus au-dessus du vide et ancrés à la maçonnerie par quarante-huit corbeaux, insérés dans les trous qui avaient servi aux échafaudages de la Renaissance.
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Florence - La renaissance du Dôme de Brunelleschi
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Florence - La renaissance du Dôme de Brunelleschi