Éric de Chassey expose les grandes lignes de son plan d’action des années à venir pour l’Institut national de l’histoire de l’art qu’il dirige.
Directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) depuis juillet 2016, Éric de Chassey a été directeur de l’Académie de France à Rome de 2009 à 2015. Il expose les grandes lignes de l’INHA pour les années à venir.
Que représente le Projet Richelieu pour l’INHA ?
Cela fait très longtemps que l’INHA attend la salle Labrouste et nous sommes particulièrement heureux que le projet aboutisse de manière concertée avec la BnF. En même temps, la bibliothèque de l’École des chartes entre dans les murs. L’idée est que, sur un site plus large que le site Richelieu, il y ait un ensemble de ressources dédiées à l’histoire des arts, au patrimoine et à l’histoire tout court. Un ensemble exceptionnel de ressources qui est accessible par les chercheurs quelle que soit l’institution qui l’accueille sur le site, tout en reconnaissant la spécificité de chaque institution. De part et d’autre de la rue Vivienne avec la Galerie Colbert, il ne faut pas oublier que l’INHA se situe de manière plus élargie.
La réouverture de la salle Labrouste va-t-elle faire évoluer les missions de l’INHA ?
La bibliothèque de l’INHA ne rouvre pas à échelle égale : elle intègre à son noyau originel les collections de la Bibliothèque centrale des musées nationaux. À terme, les archives de l’École nationale des beaux-arts vont aussi intégrer l’INHA. C’est un enjeu central : la bibliothèque, en changeant d’échelle, change la nature même de l’institution. Au cœur de l’institution, l’ensemble créé par cette réunion de ressources d’archives et de ressources documentaires n’a pas d’équivalent et peut être mobilisé au service d’une communauté d’historiens d’art et du patrimoine à la fois nationaux et internationaux.
Comment se traduit ce changement de nature ?
Nous devons mettre en place une synergie plus importante. La bibliothèque est un instrument essentiel, il faut une ouverture beaucoup plus grande en direction de l’ensemble du territoire national. Il existe des choses actuellement, mais le principe doit être élargi. Il faut une écoute beaucoup plus grande aux besoins, quels que soient les statuts des historiens ; ceux des universités, des musées, des écoles d’art et d’architecture, aux historiens indépendants et à ceux du marché. On s’est préoccupé surtout des universités et des musées, il faut en tirer des conséquences.
Et concrètement ?
Avec 400 places, 150 000 volumes en accès direct, une amplitude horaire augmentée qui englobe maintenant le samedi et une carte commune, c’est répondre à ces besoins et faire en sorte d’être identifié comme le centre de ressources en France. Mais il faut qu’on sorte de Paris, qu’on sorte de nos murs. Si on pense que l’histoire de l’art a un rôle citoyen majeur dans une époque où le pouvoir des images est central, l’INHA a un rôle à jouer pour l’ensemble de la population et pas seulement le 2e arrondissement de Paris !
Par quels moyens allez-vous ouvrir l’INHA sur le territoire ?
À terme, il faut faire des manifestations multiples. Nous avons des cartes blanches en région, ce sont de petits débuts. Il faut être beaucoup plus actif, organiser des coproductions de projets, de programmes, de façon structurelle. J’ai fait valider un préprojet scientifique, et je vais faire pendant un an un « tour de France » pour évaluer les besoins des communautés d’historiens d’art et manifester notre ouverture. L’INHA est là pour mettre en réseau les initiatives dispersées sur le territoire.
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Éric de Chassey : « Il faut qu’on sorte de Paris »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°470 du 6 janvier 2017, avec le titre suivant : Éric de Chassey : « Il faut qu’on sorte de Paris »