Cassel, place forte dans la plaine flamande

Mais ces quelques efforts sont vite récompensés, car une fois au sommet s’offre un beau panorama sur la campagne alentour ; un paysage presque intact qui semble tout droit sorti d’un tableau de Bruegel. Ces vastes plaines fertiles rappellent pourquoi cette terre fut tant convoitée et disputée au fil des siècles par les Flamands et les Français. L’ancienne capitale de Flandre maritime n’intègre en effet définitivement le Royaume que sous Louis XIV. Depuis l’Antiquité, le site occupe d’ailleurs une place stratégique et les Romains mettent à profit son altitude pour en faire un fortin, castellum en latin qui a donné son nom à la cité. Aujourd’hui, elle a perdu sa vocation martiale mais demeure une place forte du tourisme, et s’est même offert le luxe d’être sacrée Village préféré des Français. Ce statut de chouchou des touristes n’est toutefois pas nouveau car dès le XIXe siècle les bourgeois du Nord venaient y prendre le bon air et faire de l’exercice en grimpant la rampe alpine ; un chemin de rocaille aménagé à l’époque pour accéder au mont Cassel.

Le village est en effet doté de nombreux atouts culturels autant que naturels. Le tourisme vert est l’un des attraits de cette destination, avec de nombreuses randonnées proposées dans le village et ses environs. Mais aussi la visite du bucolique Jardin du mont Recollets, classé jardin remarquable, réputé pour ses tableaux végétaux et ses topiaires au milieu de beaux bâtiments en briques typiques de la région. Son patrimoine particulièrement bien préservé est l’autre bonne raison de visiter ce bourg. Son moulin, toujours en activité, son chemin des remparts, sa petite chapelle octogonale et bien sûr sa collégiale gothique Notre-Dame à la silhouette typiquement nordique d’église-halle, font partie des incontournables. Sans oublier évidemment la Grand Place ceinte d’estaminets et de tavernes bourrés de charme et bordée de façades à pignons. Le bâtiment le plus distinctif est sans conteste l’hôtel de la Noble Cour, superbe monument Renaissance qui héberge aujourd’hui le Musée de Flandre. Un équipement très dynamique qui offre une programmation de qualité et originale, à l’image de l’exposition en cours consacrée à Nicolas Eekman (1889-1973) jusqu’au 8 septembre.