Bruxelles offre un musée au design

Celui-ci a été installé sur le plateau du Heysel, à deux pas du fameux monument métallique de l’Exposition universelle de 1958, dans une partie d’un édifice tout de verre miroir, le Brussels International Trade Mart, lequel a été revu et corrigé par les architectes belges Pierre et Pablo Lhoas pour accueillir ce nouvel espace muséal d’une surface totale de 5 000 m2. Le duo est aussi l’auteur de la sobre scénographie de l’exposition permanente (1 500 m2), laquelle s’élabore à partir de l’ex-fonds du collectionneur belge Philippe Decelle. Un véritable trésor : 2 000 objets, meubles et œuvres d’art, datant du début des années 1960 – « l’utopie du tout-plastique » – jusqu’au post-modernisme, en passant par les années pop, et qui ont pour point commun le matériau dont ils sont faits : le plastique. Un quart seulement de cette collection est exposé, les pièces non montrées faisant l’objet d’un roulement annuel. Néanmoins, le visiteur déambule à l’intérieur d’un panorama qui montre le plastique dans tous ses états : coloré, noir ou blanc, translucide, mou, solide, gonflable… Il aura à loisir l’occasion de se réjouir, car sont présentés nombre d’objets-phares, telle la chaise Universale de Joe Colombo ou les vases Bambu d’Enzo Mari, le siège Floris de Günter Beltzig et la radio Brionvega TS 502 de Richard Sapper et Marco Zanuso. Sans oublier les pièces franchement étonnantes, sinon amusantes, comme le fauteuil Éléphant de Bernard Rancillac (1966) ou cette bulle habitable intitulée Sphère d’isolement S2, signée Maurice-Claude Vidili (1970).