Au Palais Barberini à Rome, la galerie d’art ancien avait partiellement rouvert ses espaces d’exposition en 1998. Après plus de vingt ans de contentieux, le Cercle des officiers des forces armées italiennes, qui partage les lieux, devrait enfin déménager vers le palais Savorgnan de Brazza.
ROME (de notre correspondante) - “Un musée digne de ce nom doit disposer d’espaces pour se développer. Il n’est plus possible de tolérer cette promiscuité avec de quelconques institutions ou bureaux.” Ainsi s’exprimait, en 1998, Claudio Strinati dans le catalogue publié à l’occasion de la réouverture de la galerie d’art ancien du palais Barberini, à Rome. Si le musée avait pu faire peau neuve après une longue campagne de restauration (lire le JdA n° 65, 28 août 1998), une partie importante de ses salles restait encore occupée par les bureaux du Cercle des officiers des forces armées italiennes.
L’histoire remonte en effet aux années 1930, lorsque la famille Barberini, en faillite, se défait de ses collections – dont une maigre partie est acquise par l’État – et met partiellement en location son palais. Après-guerre, la discorde éclate entre le Cercle des officiers, qui occupe les salles les plus prestigieuses – celles du trône, des marbres et des fresques de Polidoro da Caravaggio – et la galerie d’art ancien.
Un accord de 1976 entre les ministères de la Culture et de la Défense prévoit alors le déménagement des bureaux du Cercle dans le palais Savorgnan de Brazza, acheté à cet effet et situé, qui plus est, non loin de son ministère de tutelle. Pourtant, en 1981, ce sont finalement le laboratoire de restauration de la Surintendance et les bureaux de la direction du musée qui y sont transférés. Quinze ans plus tard, le palais Savorgnan reçoit une partie du budget de “Rome capitale” : quelque 5 milliards de lires (17 millions de francs) qui se sont rapidement révélés insuffisants pour mener à bien les travaux de rénovation de la demeure. L’“affaire Barberini” s’est finalement dénouée en ce début d’année : 6 milliards de lires (20 millions de francs), issus de la Loterie nationale et alloués au complexe, permettront l’aménagement du palais Savorgnan au bénéfice du Cercle des officiers.
Selon Lorenza Mochi Onori, directrice du musée, “il est désormais possible de penser aux travaux de restructuration de l’aile nord du palais Barberini et surtout du piano nobile. Grâce à ces nouveaux espaces d’exposition, nous pourrons montrer la quasi-totalité de notre patrimoine, dont seul un quart était jusqu’alors visible”. La Surintendance prévoit également de participer au financement des travaux du bâtiment et des jardins, qui pourraient durer trois ou quatre ans. Seule reste en suspens la question du mobilier des salles autrefois occupées par le Cercle. Restera-t-il ou non dans son palais d’origine ?
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Barberini libéré
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°127 du 11 mai 2001, avec le titre suivant : Barberini libéré