À peine rouvert, le Musée de l’Orangerie, à Paris, est devenu bien malgré lui symptomatique de la situation française. Ce n’est pas parce qu’il abrite l’un des chefs-d’œuvre de l’impressionnisme, un mouvement qui, en son temps, subit de plein fouet le divorce entre l’État et l’art en train de se faire. Mais parce que le projet de rénovation du Musée a dû faire face à plusieurs blocages, dont le premier lors de la découverte fortuite des restes d’un mur d’enceinte historique de Paris. Aujourd’hui, alors que l’institution rénovée rouvre ses portes, c’est son directeur qui est bloqué. Il est en effet interdit à celui-ci de s’exprimer sur son projet, bâillonné qu’il est par la direction des Musées de France. Après l’ouverture en juin du Musée du quai Branly, les temps qui vont suivre risquent – élection présidentielle oblige – de voir la France plonger dans une situation de blocage généralisé. Déjà, l’Institut national d’histoire de l’art attend depuis des mois un directeur après le départ d’Alain Schnapp. Et certains postes qui devaient se créer au ministère de la Culture tardent à voir le jour. Au ministère, l’ambiance est à « l’après ». Si des conseillers ont déjà quitté le navire pour des cieux plus cléments, d’autres y pensent ou s’apprêteraient à le faire, comme le conseiller « Patrimoine, musées et jardins », Bernard Notari, qui serait sur le point de prendre la direction du Musée national du château de Fontainebleau.
Dans ce contexte, le déblocage pourrait bien venir de là où l’on ne l’attend pas ou, plutôt, de là où l’on ne l’attendait plus. Et si le ministère de la Culture s’est mis en stand-by, le ministre des Affaires étrangères semble, dans le domaine de la culture, soucieux d’aller de l’avant. Ainsi Philippe Douste-Blazy devrait-il annoncer prochainement une petite révolution. Rendez-vous le 15 mai.
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Antiblocage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°237 du 12 mai 2006, avec le titre suivant : Antiblocage