La création new-yorkaise serait-t-elle morte ? A la différence des années 70, les jeunes artistes ne s’établissent plus obligatoirement ici, même si nombre d’artistes étrangers continuent à s’y installer, comme Vanessa Beecroft, Maurizio Cattelan, Gabriel Orozco, Ugo Rondinone, Janine Antoni pour ne citer que les plus célèbres. D’ailleurs, New York est même la destination préférée des artistes américains, qu’ils soient de la côte Est ou Ouest. Matthew Barney, Robert Gober, Nan Goldin, Renée Green, Sean Landers, Christopher Wool, Zoe Leonard, Matt Mullican, Cady Noland, Roxy Paine, Jack Pierson, Bruce Pearson ont tous choisi de se fixer là avant même que leur renommée internationale ne soit établie. Quant à Roni Horn, Jeff Koons, Sam Samore, Tony Oursler, Andres Serrano ou Louise Lawler, on oublie trop souvent qu’ils sont nés dans cette ville. Malgré cet engouement, la physionomie artistique de la ville a changé. La Bohème des années 80 et 90 s’est exilée, quittant Manhattan pour une périphérie où il est encore possible de trouver de vastes lofts aux loyers ridicules. Premier bénéficiaire de ce nouvel état d’esprit : Williamsburg, une ancienne zone d’entrepôts de Brooklyn, puis, plus récemment, le quartier autour de PS 1 dans le Sud du Bronx. Repérer une tendance au sein de ces multiples ateliers peut donc sembler assez aventureux. Pourtant, il semble que ces derniers temps la peinture opère un retour en force. La nouvelle coqueluche du moment, une certaine Lisa Yuskavage, s’amuse à reproduire des femmes nues dans des tons pastel et des poses kitsch assez proches de John Currin, autre résident new-yorkais. La photographie et la vidéo trouvent également de nouveaux émules au style délicieusement vulgaire. Fortement influencés par l’aspect trash d’artistes de la côte Ouest comme Mike Kelley ou Paul McCarthy, ils ont encore tendance à penser que la vie artistique se limite à quelques rues dans Chelsea, la 57e et à SoHO pour prendre un café.
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New York, melting pot des artistes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : New York, melting pot des artistes