MONTRÉAL (CANADA) [15.03.12] – Le Festival international du film sur l’art de Montréal ouvre sa trentième édition le 15 mars. 232 films issus de 27 pays sont projetés. PAR THOMAS BIZIEN
Regards croisés du 7e art sur ses disciplines annexes. Du 15 au 25 mars, le Festival international du film sur l’art (FIFA) de Montréal, projette plus de 230 films. Sa réputation confortée – le festival fête sa trentième édition –, son indépendance est aujourd’hui davantage affirmée. « À ses débuts, le film sur l’art était hagiographique » explique René Rozon, fondateur du FIFA. « On mettait l’artiste sur un piédestal, alors qu’aujourd’hui, la dimension critique est importante. Les réalisateurs abordent les sujets avec franchise et démystifient les créateurs. »
Le festival, dont le jury est présidé par Carole Laure, s’ouvre avec la projection du film de Lech Majewski, Le Moulin et la croix. Inspiré d’une toile de Bruegel, Le Portement de croix (1564), ce long métrage se sert des nouvelles technologies numériques pour entrelacer, à la manière d’un tableau vivant, les personnages de la toile du maître. Désert vent feu, de la réalisatrice Jill Sharpe, est quant à lui programmé en clôture du festival.
Au fil de la sélection, les cinéphiles peuvent aussi découvrir par l’image animée le travail de certains colosses de l’art contemporain. Deux courts métrages rendent ainsi un dernier hommage à Lucian Freud et Roman Opalka, récemment disparus. Ai Weiwei : Without Fear or Favour, de Matthew Springford, tente lui une explication du succès du célèbre dissident chinois. Anselm Kiefer, l’artiste à l’œuvre, de Sophie Fiennes, explore de son coté le processus de création de l’artiste allemand en entamant une fouille quasi archéologique dans son atelier du sud de la France. Anish Kapoor et Jean Tinguely sont quelques-uns des artistes également mis à l’honneur.
Parmi les films français, citons La Bataille des musées du réalisateur Philippe Tourancheau. Ce documentaire revient sur les polémiques suscitées à l’étranger par le principe d’inaliénabilité du patrimoine muséal national, et offre un aperçu des œuvres concernées par des demandes de restitution, parmi lesquelles le buste de Néfertiti, la Pierre de Rosette ou le Zodiaque de Dendérah. Citons également, Cher Théo, un court métrage qui s’attèle à imager une lettre que Vincent Van Gogh aurait pu écrire sur son lit de mort à son frère Théo. Ou encore Édouard Manet, une inquiétante étrangeté, qui reconstitue l’accrochage de la dernière exposition à laquelle le peintre a pu participer de son vivant. Le FIFA fournit enfin l’occasion de découvrir une autre facette du travail de Bernar Venet alors que Thierry Spitezer lui brode un documentaire sous forme de rétrospective, de Nice au château de Versailles.
Le centre national d'art contemporain du Fresnoy reprendra comme à son habitude les films primés du FIFA dans sa programmation de janvier 2013.
Site Internet du FIFA : www.artfifa.com
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À Montréal, 30 ans de film sur l’art
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Roman Opalka
Jean Tinguely
Bernar Venet
Légende Photo :
La comédienne, chanteuse et réalisatrice Carole Laure est la présidente du jury de la 30e édition du Festival international du film sur l'art de Montréal - © Photo : Georges Biard - 2002 - Licence CC BY-SA 3.0