Mobilisation contre la fermeture annoncée du musée sicilien Mandralisca à Cefalù

Dans un article intitulé « L’Italie de l’art se meurt », Vittorio Sgarbi a pris sa plume pour dénoncer dans les colonnes de Il Giornale une politique culturelle « conduite par l’ignorance » qu’il juge désastreuse, et qui va entraîner la fermeture d’un important musée en Sicile. Selon lui, l’un des lieux symboliques de l’art sicilien, le Musée Mandralisca à Cefalù, va fermer ses portes dans l’indifférence générale, mais surtout dans l’indifférence et l’inconscience totale des autorités.

La fermeture de ce musée constituerait non seulement une perte patrimoniale dommageable pour les habitants de cette région - ce musée étant l’un des plus importants de Sicile - mais porterait en outre un coup au tourisme, indique le critique d’art.

Il abrite des collections riches et variées héritées du baron Enrico di Piraino Mandralisca : peintures anciennes, antiquités et pièces archéologiques, une collection numismatique, 20 000 pièces de majolique, et un très rare tableau d’Antonello da Messina, « le portrait du Marin inconnu ».

Comme tous les autres secteurs, celui de la culture subit la crise de plein fouet en Italie. Les autorités ont peine à la résorber, et la solution la plus directe est bien souvent de se désengager tout simplement.

Une pétition a été initiée par la Fondation qui gère le Musée afin de s’opposer à la fermeture. Sur les 277 000 euros que coûte le musée par an, 60 000 euros seulement sont couverts par les droits d’entrée. La région et la municipalité contribuaient auparavant au complément, mais les caisses étant vides, la situation serait aujourd’hui hors de contrôle: les employés n’auraient pas été payés depuis sept mois. Selon Vittorio Sgarbi, les autorités ont laissé la situation s’enliser, alors qu’ils auraient pu prendre les devants pour la redresser.

Ce n’est pas la première fois en Italie qu’un appel est lancé en désespoir de cause afin de sauver un musée privé de financements. On se souvient du directeur du musée d’art contemporain de Casoria , Antonio Manfredi, qui était même allé jusqu’à brûler des œuvres sur le perron de son musée.

Une réunion avec le maire du village, le président du gouvernement régional de Sicile, Rosario Crocetta, ainsi que le commissaire du patrimoine culturel a été organisée lundi 29 juillet 2013 afin d’étudier la situation.