C’est un livre de peu et de feu. De peu, car il est d’une sobriété infrangible, celle de l’élégance – 72 pages où le papier velouté succède au papier glacé, où les mots, ceux d’Erri De Luca, font suite aux photographies de Martin d’Orgeval.
De feu, car les images, d’une technique souveraine, sont ardentes. Elles brûlent d’une irrésistible envie de voir, elles enflamment les rêves. Les surfaces ici photographiées sont des épiphanies, elles révèlent des mystères, dévoilent des secrets. Éclaboussures sur le bitume, chiffres sur un mur, poussière sur un capot de voiture, entailles sur une paroi, portes lactescentes : évoquant les déambulations surréalistes ou situationnistes, les photographies de Martin d’Orgeval disent les diableries d’un monde qui s’offre dans le secret, les rébus d’un visible entaché et entaillé, d’un réel hiéroglyphique, quand tout fait signe, mais vers qui, pour quoi ? Ici, il n’est que de voir, pas de savoir. Est-ce cela que l’on appelle le désir ?
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Sur face
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°738 du 1 novembre 2020, avec le titre suivant : Sur face